Un homme de 29 ans s'est peut-être servi de son passé psychiatrique pour faire croire qu'il était dérangé mentalement quand il a fait des attouchements à quatre femmes au métro McGill, l'année dernière. La juge Lori-Renée Weitzman ne l'a pas cru et l'a déclaré coupable de quatre agressions sexuelles, hier, au palais de justice de Montréal.

Les faits sont survenus entre le 22 mai et le 3 juillet 2011, lors de quatre incidents distincts, mais toujours à l'heure du midi. Olivier Omande Rommbongo a suivi des femmes à la station de métro McGill et leur a fait des attouchements soit aux seins, soit aux parties génitales. Dans le dernier cas, le 3 juillet 2011, il a tenté de soulever la jupe d'une femme, qui s'est défendue en lui lançant son sac à main. M. Rommbogo a été arrêté le même jour. Les victimes avaient entre 19 et 43 ans.

M. Rommbogo était déjà suivi en psychiatrie et soutenait qu'il entendait des voix. Jos, un ami, lui parlait dans sa tête. Mais il n'était pas certain que Jos lui avait dit de toucher les femmes. L'accusé a admis les faits reprochés, même s'il en avait oublié des pans. La procureure de la Couronne, Rachelle Pitre, et l'avocate de la défense, Audrey Azmallag, ont demandé des expertises psychiatriques. Mais voilà, les deux psychiatres sont arrivés à des conclusions différentes.

Divergence d'opinions

L'experte de la défense, la Dre Ginette Lavoie, a conclu que monsieur ne pouvait différencier le bien du mal lors des événements. L'homme souffrirait de schizophrénie paranoïde avec hallucinations auditives. D'ailleurs, en décembre 2010, il avait mis le feu dans son logement à cause des voix, et il avait été déclaré non criminellement responsable.

L'expert de la Couronne, le Dr Jacques Talbot, admet que l'accusé a une maladie psychiatrique, mais que celle-ci ne l'empêchait pas de savoir ce qu'il faisait, selon lui. L'accusé n'était pas désorganisé; d'ailleurs, il a fui après les agressions. Par ailleurs, il avait été vu à l'hôpital à cette époque et son moral était bon. Le Dr Talbot note cependant que l'accusé a un sérieux problème de consommation. De son propre aveu, il fumait au moins un ou deux joints par jour. Le psychiatre croit possible que l'accusé ait utilisé des symptômes connus pour tenter de diminuer sa responsabilité criminelle.

L'accusé reviendra devant le tribunal le 24 avril pour la suite des procédures. D'ici là, il devra se soumettre à une évaluation psychosexuelle afin d'éclairer la cour à son sujet.