Dustin Paxton a été reconnu coupable de voies de fait graves par une juge albertaine, lundi.

La juge Sheilah Martin a affirmé que les preuves démontraient amplement que Paxton utilisait sa victime comme un domestique et un «objet à torturer».

Elle a ajouté qu'elle croyait au témoignage de la victime qui disait avoir eu des relations sexuelles uniquement pour apaiser son bourreau.

Toutefois, la juge a tranché en faveur de Paxton au sujet du dernier chef d'accusation. Elle a indiqué que la victime était libre de ses mouvements, ce qui signifie que l'accusé ne peut pas être reconnu coupable de séquestration.

L'homme de 32 ans avait été formellement accusé en août 2010, quatre mois après que son colocataire eut été admis dans un hôpital de Regina couvert d'ecchymoses, ensanglanté et le visage émacié.

La défense avait d'ailleurs plaidé que la présumée victime était libre de partir pour mettre un terme à cette vie.

Le procès avait débuté le 27 septembre dernier mais a procédé très lentement. Les 43 témoignages prévus par la Couronne devaient durer cinq semaines, mais ont pris quatre mois et demi.

La victime présumée est un homme de 28 ans, dont l'identité est protégée par une ordonnance de non-publication, qui a soutenu qu'il avait été humilié, battu presque tous les jours et qu'il avait été mal nourri. Il aurait aussi été obligé par Paxton à se soumettre à des actes sexuels.

La présumée victime a affirmé avoir accepté le mauvais traitement que lui infligeait Paxton parce qu'elle ne voulait pas passer pour «une moumoune» («sissy»). Il rêvait aussi de gagner beaucoup d'argent à Calgary grâce à l'entreprise que Paxton et lui avaient démarrée.

Il a relaté avoir souffert d'un grave trauma facial, et de fractures des côtes provoquées par des coups de «deux par quatre».

L'avocat de la défense a plaidé que la présumée victime n'était ni attachée ni enfermée dans sa chambre, et que l'homme aurait pu partir à tout moment.

La Couronne a appelé à la barre un expert américain en matière de captivité, Kris Mohandie, qui a affirmé que la présumée victime semblait avoir subi les violences presque quotidiennes comme une femme victime de mauvais traitements qui ne peut se résoudre à quitter cette relation.

L'un des éléments qui a fait traîner ce procès en longueur est la vaine tentative d'arrêt des procédures de la défense. L'avocat Jim Lutz a déposé cette requête après les plaidoiries finales des deux parties.

Me Lutz soutenait que son client n'avait pas eu droit à un procès juste parce qu'un policier aurait «encadré» un témoin appelé à la barre contre Paxton. Selon lui, ce policier de Calgary aurait tenté d'influencer le témoin à partir de la tribune réservée au public. Deux personnes du public auraient assisté au manège, ainsi qu'un greffier de la cour.

La juge Martin a rejeté cette requête lundi, avant de prononcer le verdict.

Fait inusité, le procureur de la Couronne et l'avocat de la défense avaient été eux-mêmes appelés à la barre dans le cadre de cette requête en arrêt des procédures.