Maintenant que l'enquête sur M. Jean est terminée, Hydro- Québec travaille à retrouver son dû. Selon une source, plus de 700 clients en infraction ont été identifiés.

Une gigantesque opération de recouvrement a été mise en branle. La société d'État réclame les 12 millions impayés ainsi qu'une somme quasi équivalente en amendes.

« Dans tout ce dossier d'enquête, au total, Hydro-Québec a jusqu'ici facturé des clients pour environ 24 millions, incluant les pénalités. C'est un dossier majeur», confirme Louis-Olivier Batty, porte-parole de la société d'État.

La société a commencé à poursuivre les récalcitrants au civil. Plusieurs autres poursuites sont à venir, assure-telle. Mais rien ne garantit les résultats. L'entreprise Pasta Romana, à qui Hydro réclamait 425 000$, a réussi à obtenir une entente à l'amiable pour une somme confidentielle.

Quant à la possibilité de porter des accusations criminelles contre les anciens clients de M. Jean, Hydro-Québec affirme que la décision revient au Directeur des poursuites criminelles. Mais Me Debora De Thomasis, l'avocate criminal iste qui représente plusieurs personnes dans ce dossier, doute que la preuve puisse souteni r de tel les accusations.

«La responsabilité au civil et au criminel n'est pas la même. Certains bâtiments peuvent avoir été achetés sansque les gens sachent que le compteur était trafiqué. Dans des bâtisses accessibles à plusieurs personnes, le propriétaire n'est pas nécessairement au courant», explique-t-elle. Hydro-Québec incite d'ailleurs tout acheteur d'un immeuble à vérifier que le compteur électrique est conforme. «Si les gens ont un doute, ils peuvent demander à un maître électricien de vérifier », souligne Louis-Olivier Batty.