L'exemple de l'Ontario fait boule de neige dans le reste du Canada: au moins trois provinces ont annoncé récemment la mise sur pied d'une agence dont le mandat sera d'enquêter sur les interventions policières qui entraînent des morts ou des blessures graves.

L'Ontario a été la première province à se doter d'une telle agence, au début des années 90. L'Unité des enquêtes spéciales est un organisme civil indépendant de la police, qui relève du procureur général de la province. Au terme d'une enquête, son directeur peut porter des accusations criminelles contre un policier.

L'Alberta a pour sa part mis sur pied un organe similaire en 2007, l'Équipe d'intervention en cas d'événement grave (ASIRT).

Joint par téléphone, le directeur de l'ASIRT, Clif Purvis, a vanté les mérites d'un tel modèle: «Je ne voudrais pas dire quoi faire aux Québécois, mais nous avons pu voir que la confiance des citoyens est plus élevée lorsque le processus est mené par des civils plutôt que par des policiers. Les policiers eux-mêmes sont plus à l'aise avec l'idée.»

La Colombie-Britannique et la Nouvelle-Écosse sont parvenues aux mêmes conclusions et ont entrepris de mettre sur pied des agences semblables, tandis que le Manitoba s'apprête à agir en ce sens.

Dans le cas de la Colombie-Britannique, c'est la perte de confiance engendrée par des événements comme la mort du Polonais Robert Dziekanski à l'aéroport de Vancouver, en 2007, qui a poussé les autorités à agir. Même des chefs de police avaient réclamé publiquement la création d'une telle unité d'enquête.

La Gendarmerie royale du Canada s'est également dotée d'une nouvelle politique à cet égard, il y a deux ans. La GRC, qui enquêtait jusqu'alors sur ses propres membres, s'était fait critiquer quelques mois plus tôt par un rapport du Commissaire des plaintes du public contre la GRC. Selon les nouvelles règles, elle doit maintenant se conformer aux mécanismes en vigueur dans la province où l'événement est survenu.