Un couple dans la cinquantaine a perdu la vie lorsque sa camionnette a été happée par un train, mercredi, dans l'arrondissement de Lachine, à Montréal. Le véhicule venait de faire une chute d'au moins six mètres du haut d'un viaduc.

Il s'agit des 10e et 11e victimes des routes québécoises en ce temps des Fêtes.

Le couple était à bord de son camion Dodge Ram, qui roulait en direction ouest sur le boulevard de Sainte-Anne-de-Bellevue, courte artère reliant la rue Saint-Jacques et l'autoroute 20.

Vers 14h10, le conducteur aurait perdu la maîtrise du véhicule au moment où il roulait sur un viaduc enjambant une voie ferrée. Le camion a heurté le garde-fou bordant la chaussée, avant de basculer et de faire une chute sur la voie ferrée.

Au même moment, un train de VIA Rail arrivait du centre-ville. Il a heurté de plein fouet le camion pour

l'écraser contre le muret de béton parallèle à la voie. Les deux occupants n'ont eu aucune chance. «Dans un des cas, il s'agissait d'une mort évidente, dans l'autre, le décès a été constaté sur place par les ambulanciers paramédicaux», a expliqué Stéphane Smith, d'Urgences-santé. Selon la police, les conditions météorologiques pourraient être une cause de l'accident. La chaussée commençait à être enneigée et la visibilité réduite, en milieu d'après-midi.

«Ça s'est passé dans une ligne droite, légèrement descendante. Il est certain que la neige pourrait être un facteur», a dit l'agent André Leclerc, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Une équipe de reconstitution d'accidents du SPVM a été dépêchée sur les lieux.

La famille et la belle-famille des victimes se sont rapidement présentées sur place. Ils ont assisté, impuissants,

à l'opération policière toute la soirée. Un homme, qui a préféré ne pas se nommer, a confié à La Presse que les victimes étaient les parents de sa belle-fille, la conjointe de son fils.

«C'est impossible qu'ils aient roulé trop vite. Si la limite est de 40, ils roulent à 40. Si elle est à 70, ils roulent à 70», a-t-il souligné.

Son fils et la fille des victimes, qui étaient eux aussi sur place, doivent se marier l'été prochain. «Ça devait être une grosse noce. Je ne crois plus que ce sera le cas», a ajouté le père.

La police du Canadien National était aussi présente, puisqu'une partie de l'opération s'est déroulée sur son territoire. Quant au train de VIA Rail, il a dû rester immobilisé pendant au moins deux heures, avec ses passagers, avant de pouvoir reprendre sa route jusqu'à la Gare centrale de Montréal. L'accident n'a fait aucun blessé parmi les passagers, mais le chauffeur du train a dû être traité sur place pour un choc nerveux.