Un deuxième procès n'a pas changé l'issue pour Daniel Patry, qui a été reconnu coupable, mercredi à Longueuil, du meurtre au deuxième degré du marionnettiste Pierre Régimbald. Au terme du premier procès, en 2006, le jury était arrivé au même verdict.

C'est la Cour d'appel qui, en 2010, a ordonné la tenue d'un second procès, en raison d'un changement à la jurisprudence. Les trois déclarations de la conjointe de Patry n'auraient pas dû être admises en preuve, avait tranché la Cour.

Pierre Régimbald, créateur des célèbres marionnettes de Passe-Partout, a été battu, étranglé et poignardé le 29 juillet 2004, dans son domicile de Longueuil, par Daniel Patry, un récidiviste qui venait de sortir du pénitencier la journée même. Le cadavre n'a été découvert que deux jours plus tard. Les deux hommes se connaissaient depuis 13 ans et avaient été amants. La preuve était forte. M. Patry a été filmé par une caméra de surveillance, lorsqu'il est entré dans l'immeuble de la victime et en est sorti, environ deux heures après. Son ADN et ses empreintes ont été trouvés dans le logement.

La peine automatique pour un meurtre au deuxième degré est la prison à vie. Il revient au juge de fixer la période de détention obligatoire, avant l'admissibilité à la libération conditionnelle. Cette période ne peut cependant être inférieure à 10 ans. Lors du premier procès, la juge France Charbonneau avait fixé à 17 ans le temps que Patry devait passer en prison avant d'être admissible à la libération conditionnelle. Les plaidoiries sur la peine se tiendront le 20 janvier, devant le juge Réjean Paul. M. Patry, 40 ans, tentera de faire réduire sa période d'incarcération, a confirmé Me Patrick Davis, qui représente l'accusé avec Me Anne-Marie Lanctôt. Le procès a commencé le 14 novembre.