Le coroner Pierre Guilmette affirme qu'un accident de la route qui a entraîné deux adultes et deux enfants dans la mort en mars dernier, en Beauce, a été volontairement causé par le conducteur du véhicule dans lequel les quatre victimes prenaient place.

Toutefois, le coroner ajoute que le geste malheureux n'a pas été planifié.

La tragédie s'est produite sur la route 108, à Saint-Victor. Le coroner croit que le conducteur, Stéphane Doyon, 34 ans, a délibérément dévié de sa voie pour heurter de face un camion qui arrivait en sens inverse, entraînant dans la mort trois membres de sa famille: Nathalie Drouin, 27 ans, Miguel Jolicoeur, 8 ans, et Bryan Doyon, 11 mois.

La tragédie s'est produite vers 15h30, par temps dégagé, avec une bonne visibilité et sur une chaussée sèche. Les deux véhicules sont entrés en collision face-à-face, pratiquement sans angle de contact. Aucune trace de freinage ou de dérapage n'a été relevée sur les lieux et l'inspection des véhicules impliqués n'a démontré aucune défaillance mécanique.

Le coroner Guilmette relève dans son rapport publié lundi que les analyses toxicologiques effectuées par la suite ont révélé la présence d'une dose élevée de méthamphétamine dans le sang du conducteur.

Il ajoute que M. Doyon avait eu plusieurs démêlés avec la justice dans le passé, dont certaines accusations graves et récentes en rapport avec des membres de sa famille. Parallèlement, plusieurs signalements ont été faits à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) au sujet de cette famille, qui faisait l'objet de suivis réguliers et de conditions précises.

Le coroner estime que Stéphane Doyon ressentait beaucoup de stress et de colère face à cette situation. A son avis, ses problèmes sociaux importants combinés à sa consommation chronique de méthamphétamine ont compté parmi les facteurs contributifs au geste fatal qu'il a posé le 9 mars dernier.

Cependant, tout laisse croire au coroner que le geste de Stéphane Doyon n'était pas planifié. Dans son rapport, il écrit qu'aucun propos connu, lettre ou autre témoignage ne laissait présager les évènements. De plus, le port par M.Doyon de sa ceinture de sécurité lors de l'impact laisse aussi entendre que le geste n'a pas été planifié, à son avis.