Le Syndicat des agents correctionnels fédéraux, affilié à la CSN, réclame du gouvernement conservateur qu'il tienne une promesse vieille de cinq ans en faisant adopter une loi pour le prélèvement d'échantillons sanguins sur les détenus lors d'agressions.

Selon le président national du syndicat, Pierre Mallette, les agents correctionnels sont de plus en plus victimes d'agressions dans les prisons et ils considèrent qu'ils ont le droit de savoir ce qui leur pend au bout du nez lorsqu'ils reçoivent sur eux des fluides organiques ou qu'ils se font mordre, par exemple.

Actuellement, un agent qui reçoit d'un détenu de l'urine ne peut connaître l'état de santé du prisonnier. À la suite de ce qui est qualifié d'agression par M. Mallette, l'agent doit recevoir des soins de santé qui parfois, sont très difficiles, physiquement et moralement, pour ses membres.

Étant donné les taux astronomiques de maladies infectieuses parmi les détenus dans les pénitenciers fédéraux, ces attaques constituent potentiellement un danger mortel, selon M. Malette.

Pour le représentant syndical, les agents correctionnels considèrent les assauts livrés au moyen de déchets ou de liquides organiques infectés aussi graves qu'un assaut avec un instrument dangereux.

Pour les détenus, cependant, il s'agit bien souvent d'un moyen de pression pour obliger la direction à les transférer d'une unité où se trouverait une menace ou dans l'espoir de fuir une dette de jeu ou de drogue.

Les agents correctionnels affirment qu'ils n'ont aucun moyen de savoir s'ils ont été exposés à une maladie mortelle et sont tenus dans l'ignorance. Lorsqu'ils sont victimes de gestes disgracieux de détenus, les agents ont la possibilité de participer à un protocole de traitement au moyen de médicaments qui entraîne des effets secondaires sérieux et débilitants, et de longues périodes d'absence du lieu de travail.

Pour le syndicat, le tort causé à la victime sur le plan de sa vie familiale et de ses relations est énorme.

Le syndicat presse le gouvernement du Canada d'adopter une loi sur le prélèvement d'échantillons de sang, qui exigerait que les détenus qui attaquent des agents correctionnels avec des liquides organiques ou qui les contaminent autrement se soumettent à une simple analyse sanguine qui révélerait leur état de santé.

Malgré plusieurs demandes de rencontre faites auprès du ministre de la Justice, Vic Toews, aucune rencontre n'a eu lieu jusqu'à maintenant.

M. Mallette a compté une quarantaine d'incidents au cours des derniers mois.