Un Manitobain ayant passé 14 ans derrière les barreaux pour un meurtre qu'il n'a pas commis a intenté une poursuite judiciaire de plusieurs millions de dollars en dommages et intérêts.

Kyle Unger demande 14,5 millions $ - environ un million de dollars pour chaque année passée en prison - plus intérêts pour avoir été condamné, à tort, d'avoir tué une adolescente lors d'un concert rock au sud de Winnipeg, en 1990.

Les avocats de M. Unger ont lancé les procédures judiciaires à la Cour du Banc de la reine du Manitoba, affirmant que cette erreur avait privé leur client de sa jeunesse, de son éducation et d'une vie professionnelle normale.

M. Unger, aujourd'hui âgé de 40 ans, a été formellement acquitté en 2009 après que des tests d'ADN eurent prouvé que la preuve utilisée dans sa condamnation était erronée.

Les avocats du Manitobain allèguent dans leur déclaration que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et les procureurs concernés ont usé de techniques d'enquête et d'une analyse de cheveux inappropriées pour lier M. Unger à la mort de la jeune fille.

Le seul témoin ayant soutenu qu'il avait vu M. Unger tuer Brigitte Grenier était son coaccusé, Timothy Houlahan. Ce dernier s'est suicidé en 1994, alors qu'il attendait la tenue d'un nouveau procès.

Une autre partie de la preuve utilisée, soit l'aveu qu'a fait M. Unger à la police secrète, a été remise en question. Les agents s'étaient présentés au suspect comme des membres d'un gang criminalisé, et lui avaient déclaré que s'il souhaitait se joindre à eux et empocher beaucoup d'argent, il devait leur prouver qu'il avait commis un crime sérieux.

M. Unger leur avait alors affirmé avoir tué Brigitter Grenier, mais il s'était trompé sur de nombreux faits, incluant l'existence d'un pont sur le site du festival - une structure construite plusieurs mois seulement après le meurtre.

Le document déposé en cour contient des allégations qui n'ont pas été prouvées devant un tribunal, et les défendeurs n'ont toujours pas fait part de leur défense.

Un représentant du gouvernement manitobain a indiqué qu'aucun commentaire ne serait fait tant et aussi longtemps que l'affaire sera devant les tribunaux.