Le conjoint d'une propriétaire de garderie en milieu familial de Pierrefonds, soupçonné d'avoir incité l'une des enfants à lui faire des attouchements sexuels, devra rester derrière les barreaux jusqu'à son procès.

Kimberly Byron Moskalewski n'offrait pas de garanties suffisantes qu'il ne récidiverait pas s'il était mis en liberté, a estimé le juge. De plus, sa libération aurait miné la confiance du public dans l'administration de la justice, selon le magistrat.

Déjà accusé de possession, de production et de distribution de pornographie juvénile, l'homme de 52 ans a fait l'objet d'une nouvelle accusation, celle d'incitation à des contacts sexuels, vendredi, au palais de justice de Montréal.

La procureure de la Couronne, Carolyne Paquin, a fait cette annonce avant de commencer l'enquête sur cautionnement. La fillette aurait été victime d'un crime sexuel entre 2006 et 2008, selon la dénonciation.

L'homme, programmeur informatique au Canadien National, a été arrêté le 8août dernier. Les policiers ont saisi plusieurs ordinateurs à son domicile. En faisant une analyse sommaire du contenu de l'un d'eux, ils ont trouvé des centaines de photos et de vidéos de pornographie juvénile. L'analyse complète n'a pas encore été réalisée.

À la demande de la Couronne, Brigitte Guérard, enquêteuse au module de lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants de la police de Montréal, a témoigné longuement, vendredi, des circonstances entourant l'arrestation de l'accusé.

De son côté, l'avocat de la défense, Robert Bellefeuille, a fait témoigner la soeur de l'accusé et l'un de ses fils.

Un interdit de publication nous empêche toutefois de révéler la teneur de ces témoignages.

La conjointe de l'accusé est propriétaire depuis 1996 d'une garderie en milieu familial de moins de six enfants dont elle a fermé les portes à la suite de l'arrestation de M. Moskalewski. L'accusé retournera en cour le 26septembre pour la suite du processus judiciaire.

Pas d'intervention du Ministère

Ce rebondissement survient peu après la publication, cette semaine dans La Presse, d'un reportage qui montre qu'une dizaine de garderies en milieu familial, visitées au hasard à Montréal, comportent des dangers immédiats pour les enfants.

Québec refuse d'inspecter les garderies en milieu familial qui accueillent six enfants ou moins, même si l'État finance jusqu'à 75% du coût de leurs services. Seules celles qui accueillent plus de six enfants sont assujetties aux règles fixées par l'État.

Malgré cette nouvelle histoire troublante, la ministre de la Famille, Yolande James, n'a pas l'intention de modifier cette règle. «Même si on encadrait les garderies qui ont un seul enfant, on ne serait pas à l'abri de cas malheureux comme celui qui se trouve devant la cour actuellement», a dit son attachée de presse, Geneviève Hinse.