Le procès civil opposant la famille d'Arturo Gatti à la veuve du boxeur qui devait commencer la semaine prochaine à Montréal pourrait bien être reporté, voire carrément annulé.

«Des négociations ont lieu. Il est possible que cela se règle à l'amiable ou du moins qu'il y ait un report de quelques semaines», a indiqué, jeudi, le porte-parole du clan Gatti aussi journaliste à CKAC Sports, Jérémy Filosa.

La juge Claudine Roy a tenu deux audiences préparatoires mardi et jeudi, et doit revoir les deux parties vendredi au sujet d'une série de requêtes présentées par la famille Gatti. Ces audiences ont lieu à huis clos, si bien que ni le public ni les médias ne peuvent assister aux débats.

Le clan Gatti aurait proposé à la veuve, Amanda Rodrigues, que les deux enfants du boxeur (le garçon qu'il a eu avec Mme Rodrigues et la fille née d'une union précédente) reçoivent chacun la moitié de l'héritage lorsqu'ils auront atteint l'âge de la majorité, selon M. Filosa.

La fortune du boxeur oscillerait entre 6 et 8 millions de dollars. Le clan Gatti aurait également proposé que Mme Rodrigues touche une pension alimentaire de 5000$ par mois pour son fils, soit la somme à laquelle a déjà droit la mère de la fille d'Arturo Gatti, qui vit au New Jersey.

Une enquête privée

La famille du défunt boxeur a aussi remis à la juge Roy un DVD contenant les résultats d'une enquête privée commandée par Pat Lynch, l'ancien agent américain du boxeur. Ces résultats militent pour un report de la cause, selon le clan Gatti.

Les résultats de cette longue enquête menée par un enquêteur privé de Chicago aux États-Unis, au Canada et au Brésil devaient être rendus publics la semaine dernière lors d'une conférence de presse au New Jersey. Or, l'ouragan Irene a forcé le report de la conférence de presse à mercredi prochain. Le champion boxeur de 37 ans ne se serait pas suicidé en juillet 2009 dans une station balnéaire du Brésil, a conclu l'enquêteur privé Paul Ciolino, selon une entrevue accordée à un quotidien américain dans laquelle il a promis de révéler davantage de détails lors de la conférence de presse.

Les requêtes déposées cette semaine par le clan Gatti demandent un report du procès, en plus de traiter de la pension alimentaire et de l'annulation du testament modifié par le boxeur trois semaines avant sa mort. La juge Roy pourrait se prononcer dès vendredi sur le report du procès puisqu'il doit commencer dès mardi. Il devrait durer trois semaines.

La fortune d'Arturo Gatti est constituée principalement d'actions de 2,4 millions de dollars détenues au New Jersey, d'un terrain en Floride, d'une copropriété de 500 000$ à Montréal, de voitures, de bijoux et d'actions de l'entreprise de construction Gatti-Rizzo.

Selon le plus récent testament du boxeur, Mme Rodrigues et l'enfant né de leur union héritent des deux tiers de sa fortune. L'autre tiers va à la fille que le boxeur a eue d'une union précédente. La mère et le frère du boxeur, Ida et Fabrizio, contestent la validité de ce testament, arguant que Mme Rodrigues a manipulé son mari et qu'elle a une responsabilité dans sa mort.

Par ailleurs, plus de deux ans après le décès du boxeur originaire de Montréal, le Bureau du coroner n'a toujours pas révélé les résultats de la seconde autopsie, qui a été pratiquée au Québec. La première avait eu lieu au Brésil.