«Chère Valérie, c'est à ton tour... de te laisser parler d'amour.»

C'est en chantant en choeur que des centaines de proches de Valérie Leblanc, assassinée le 23 août, lui ont dit un dernier adieu, hier à la cathédrale Saint-Joseph de Gatineau (secteur Hull). Malgré les larmes qu'a suscitées ce meurtre sordide, les funérailles ont avant tout célébré la joie de vivre de la disparue de 18 ans.

Pendant toute la durée de la cérémonie, ses proches ont multiplié les témoignages soulignant sa foi, son imagination, son sourire et son amour pour les chapeaux. «Tous ceux qui portent le chapeau aujourd'hui ont de beaux souvenirs d'elle», a dit sa demi-soeur, Sabrina Hudon. Près de l'urne de la jeune disparue, un petit chapeau, des fleurs blanches et une photo d'elle, souriante, évoquaient sa simplicité.

En plus des chapeaux, Valérie aimait bien marcher pieds nus, ont expliqué de nombreux amis. Si elle paraissait calme, beaucoup de choses pouvaient lui passer par la tête. La jeune femme était une adepte des histoires de type fantastique, pratiquait le taekwondo, aimait amuser les enfants et écrire. Elle était employée dans un commerce spécialisé dans les fêtes thématiques, où elle incarnait un agent secret.

La famille, «tricotée serré» de l'avis de plusieurs, trouvera la force de surmonter cette épreuve grâce à ses proches et à l'aide de Dieu, selon Sabrina Hudon. «Ce n'était pas supposé arriver, a-t-elle déclaré. Pourquoi? C'est une famille de foi et de prière. Ça va nous aider à passer par-dessus. Valérie menait une super bonne vie. Elle n'était pas méchante pour cinq «cennes».»

Sa cousine, Mélanie Germain, a chanté une pièce spécialement composée pour Valérie. «Et voilà que tu n'as eu d'autre choix que de subir la violence et l'effroi, toi qui n'aurais jamais voulu blesser qui que ce soit, même le plus oublié.»

Avant et après la cérémonie, des passants ont offert leurs condoléances aux proches, informés du terrible drame qui s'était abattu sur la famille. Le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu, dont la fille a aussi été assassinée, s'est présenté pour offrir son soutien, tout comme Michel Surprenant, un autre cofondateur de l'Association des familles de personnes assassinées ou disparues.

L'auteur du meurtre, lui, court toujours. Personne n'a encore été arrêté et la police demande l'aide du public pour faire progresser son enquête.

Hommage en ligne

Encore ébranlés par le meurtre, plusieurs amis de Valérie Leblanc lui ont préparé un message d'adieu, diffusé sur YouTube, hier. Intitulée Chère Val, la vidéo, «souriante» à l'image de la jeune femme, a eu l'effet d'une thérapie pour son cercle d'amis, qui s'est rassemblé pendant quelques heures pour partager anecdotes et souvenirs. «Ça m'aide. Ça m'apporte beaucoup de positif. Je me rends compte que c'est une vidéo qui fait du bien à tout le monde. Sa cousine m'a écrit pour me dire que ça lui ressemblait. Je sais que Valérie aurait été contente», a confié Olivier Girard, qui a réalisé le montage.

Le jeune homme de 18 ans dit vouloir sortir grandi de cette triste expérience. «J'essaie de voir le positif. Il n'y en a pas beaucoup, mais le peu, j'essaie de me l'approprier.»

Un autre hommage à la mémoire de Valérie Leblanc doit avoir lieu le 9 septembre, à Gatineau, au cours d'une marche au flambeau.

Avec Le Droit et La Presse Canadienne

Photo: Patrick Woodbury, Le Droit

Les proches de Valérie Leblanc, à la sortie de la cathédrale Saint-Joseph.