La saga de Lai Changxing, un Chinois qui conteste depuis 12 ans son extradition du Canada vers son pays où il est accusé de fraude fiscale, a connu un autre revirement, jeudi, alors que la Cour fédérale a suspendu sa libération ordonnée la veille par la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada.



Les procureurs fédéraux avaient immédiatement porté en appel la décision de la Commission. En fait, l'Agence des services frontaliers du Canada n'avait même pas eu le temps encore de libérer M. Lai avant que la Cour fédérale n'annule la décision de mercredi.

M. Lai est accusé en Chine d'avoir privé le gouvernement de millions de dollars en taxes et impôts.

Sa cause se poursuit donc maintenant en Cour fédérale, où il conteste toujours son ordre d'extradition, en plaidant les risques de torture ou d'exécution dans son pays.

Si cette requête est rejetée, M. Lai pourrait être à bord d'un avion à destination de la Chine dès la semaine prochaine.

La Commission de l'immigration et du statut de réfugié avait ordonné mercredi sa libération en reconnaissant le bon comportement de M. Lai pendant toutes les procédures judiciaires.

Geoff Rempel, un membre de la Commission, a admis que le ressortissant chinois pourrait avoir été impliqué dans des activités criminelles au Canada, mais «M. Lai n'a pas été arrêté pour des motifs criminels, encore moins reconnu coupable».

Un avocat représentant l'Agence des services frontaliers du Canada avait plaidé que M. Lai risquait de disparaître dans la nature en raison de ses liens présumés avec le crime organisé ici même au Canada.