L'ordre de déportation visant Lai Changxing pourrait tomber d'ici quelques jours, et un représentant de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR) a reconnu qu'il risquait de s'enfuir, mais le fugitif chinois a tout de même été libéré mercredi.

La remise en liberté de M. Lai pourrait être de courte durée, cependant, puisque la Cour fédérale du Canada doit entendre, jeudi, les arguments en lien avec son ordre de déportation. Si la requête de sursis de M. Lai est rejetée, il pourrait être à bord d'un avion à destination de la Chine dès la semaine prochaine.

Geoff Rempel, un membre de la commission, a ordonné mercredi la libération de Lai Changxing, justifiant sa décision en se référant au bon comportement de M. Lai démontré lors des récentes procédures judiciaires.

«Pendant la dernière décennie, M. Lai s'est régulièrement présenté, tel que demandé, pour la suite des procédures d'immigration et démontré un respect des conditions qui lui étaient imposées», a souligné l'arbitre.

M. Rempel a libéré M. Lai, qui doit cependant respecter un couvre-feu entre 23 h et 8 h, tout en lui ordonnant de se tenir loin de certains membres de gang.

M. Lai tente d'échapper à sa déportation en Chine depuis 12 ans, où les autorités l'accusent d'avoir orchestré un réseau de migration clandestine, détournant du gouvernement communiste de millions de dollars en impôts.

M. Rempel a reconnu que le ressortissant chinois pourrait avoir été impliqué dans des activités criminelles au Canada, mais «M. Lai n'a pas été arrêté pour des motifs criminels, encore moins reconnu coupable».

«Je reconnais qu'il y a un risque de fuite dans le cas de M. Lai. Mais j'estime que des conditions adéquates vont atténuer ce risque», a poursuivi M. Remple.

Un avocat représentant l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) avait plaidé que M. Lai risquait de s'évader en raison de ses liens présumés avec le crime organisé au Canada.

Mais M. Rempel a ajouté qu'il basait sa décision sur le fait que M. Lai n'avait pas tenté de s'enfuir il y a cinq ans, alors qu'il risquait particulièrement.

M. Rempel a souligné qu'il revient au gouvernement fédéral de faire la preuve que l'homme d'affaires chinois risquerait de s'enfuir, afin de justifier son incarcération.

Une ordonnance de libération visant M. Lai avait été émise la semaine dernière, mais des agents de l'ASFC avaient soumis l'affaire à la Cour fédérale, qui avait sanctionné une détention temporaire.