Parce qu'il entretient des liens avec le crime organisé au Canada, le fugitif chinois Lai Changxing, qui se bat depuis plus de dix ans contre une menace de déportation vers son pays d'origine, risque de s'évader.

C'est du moins ce qu'a plaidé mardi l'avocat représentant l'Agence des services frontaliers, Kevin Boothroyd, lors de l'audience du maintien en incarcération de Changxing.

Selon l'avocat, les preuves déposées lors de l'audience du Chinois ont démontré que non seulement il entretenait des relations étroites avec des criminels mais également qu'il a fait des affaires avec eux.

Kevin Boothroyd a soutenu que ces liens pouvaient faciliter sa fuite.

Le détective James Fisher, de la police de Vancouver, avait déclaré plus tôt mardi qu'un informateur lui avait indiqué avoir participé à une conversation pendant laquelle Lai Changxing a parlé du fait qu'il était à la tête d'une maison de jeu à Richmond, en Colombie-Britannique.

M. Fisher a déclaré que bien que sa source n'ait pas eu connaissance que des paris y aient été effectués, elle était présente lorsque Lai a parlé du rôle qu'il occupait au sein de cette maison de jeu illégale.

M. Lai est recherché en Chine, où il fait face à des accusations d'avoir détourné des millions de dollars en impôts aux mains du gouvernement communiste en place.

Il est arrivé au Canada en 1999 et tente d'éviter la déportation depuis tout ce temps.

Interrogé par l'avocat de Lai, M. Fisher a admis que son informateur était un criminel aguerri et qu'il avait déjà reçu des centaines de dollars en échange de ses confidences.

Devant une cour fédérale, M. Lai demande d'être relâché de détention. Ses avocats tenteront d'éviter sa déportation en faisant valoir qu'il risque de subir la torture ou, encore, la peine capitale s'il retourne en Chine.