Les policiers de l'Escouade régionale mixte (ERM) de Laval ont frappé vers 5h jeudi matin dans deux piqueries à Chomedey, quartier décrit comme l'un des plus chauds de Laval. Sept personnes ont été arrêtées.



«On va dans ces endroits-là assez régulièrement. Notre but, c'est de les neutraliser afin de faire diminuer la criminalité dans le quartier, comme les vols dans les dépanneurs, dans les résidences ou dans les remises», a expliqué Franco Di Genova, porte-parole du Service de police de Laval.

Le Groupe d'intervention, communément appelé SWAT, est d'abord intervenu sur le boulevard Lévesque Ouest, où une personne a été arrêtée. Les policiers se sont ensuite rendus à une résidence du boulevard Des Prairies, où ils ont arrêté six personnes, principalement pour manquement à des conditions de liberté ou possession de drogue.

Ce n'est pas la première fois que les policiers s'intéressent à cet endroit. En mai, l'ERM y avait saisi de la drogue et fait des arrestations. La maison abriterait également des activités de prostitution.

Coup d'épée dans l'eau?

Une voisine a expliqué que les interventions policières dans cette maison sont monnaie courante depuis plusieurs années, mais que rien ne semble faire cesser les activités illicites qui s'y déroulent

«Ce n'est pas rassurant d'avoir des prostituées et des toxicomanes devant chez soi, a expliqué Caroline Gagné. J'ai fait plusieurs plaintes, la police est intervenue à plusieurs reprises, mais on ne comprend pas pourquoi ils n'arrivent pas à en venir à bout.»

Elle-même n'a pas été témoin d'actes de grande violence, mais elle dit que son fils s'est fréquemment fait offrir de la drogue.

La Presse a publié l'automne dernier une série d'articles sur le phénomène grandissant des piqueries et de la prostitution dans le quartier Chomedey, à Laval. On y précisait que les crackhouses sont surtout concentrées dans un rayon de moins de 1 km, entre la 75e et la 81e Avenue, du boulevard Lévesque au boulevard Perron.

Un inspecteur de la division de la lutte contre le banditisme, Serge Gaignard, y avait expliqué que, malgré les frappes policières, les piqueries finissaient souvent par reprendre leurs activités, au même endroit ou ailleurs. «Une piquerie de Chomedey a déjà été rouverte quatre heures après notre descente. Je n'avais même pas fini de rencontrer les prévenus au poste de police», avait-il indiqué.

Selon les autorités policières, les piqueries sont faciles à détecter mais, comme les responsables sont sur leurs gardes, il est rare qu'on y saisisse de grandes quantités de drogue.

À la question de savoir si, en fin de compte, de telles opérations ne sont que des coups d'épée dans l'eau, Franco Di Genova a répondu que la police frappera de nouveau ce matin si les activités illicites reprennent dans les deux endroits visités jeudi.