Le sort de Claude Larouche est désormais entre les mains des jurés.

Le juge Fraser Martin leur a demandé de choisir entre trois verdicts: meurtre prémédité, meurtre non prémédité ou homicide involontaire coupable.

Après leur avoir donné ses directives, le magistrat a mis en isolement les huit hommes et quatre femmes qui composent le jury, de sorte qu'ils ne pourront communiquer avec l'extérieur jusqu'à la fin de leurs délibérations. Leur verdict doit être unanime.

Si le jury est convaincu hors de tout doute raisonnable que l'accusé a enlevé, agressé sexuellement et tué Natasha Cournoyer, il doit le déclarer coupable de meurtre prémédité, a expliqué le magistrat.

S'il n'est pas convaincu qu'il y a eu enlèvement et agression sexuelle, le jury peut déclarer Larouche coupable de meurtre non prémédité. Dans son témoignage, Claude Larouche a dit que la victime lui avait proposé de se rendre au motel Lido, où elle lui aurait offert des faveurs sexuelles.

Troisième option: Claude Larouche était tellement intoxiqué ce soir-là qu'il ne pouvait former l'intention de tuer Natasha Cournoyer. Dans ce cas, il s'agirait d'un homicide involontaire coupable.

Par ailleurs, le jury ignore que Claude Larouche a déjà tenté d'enlever une fillette en 2003. Il ne sait pas, non plus, que Larouche a agressé sexuellement une femme de 19 ans à Jonquière en 1991. On lui a également caché le fait que Larouche est aussi accusé d'avoir tenté de tuer une prostituée deux semaines après le meurtre de Mme Cournoyer. Il est en attente de procès dans cette affaire.

Le magistrat a écarté ces faits de la preuve parce qu'il les considérait comme préjudiciables à l'accusé. Il a toutefois permis que soient révélés des antécédents judiciaires moins graves de vol et d'introduction par effraction.

Originaire du Saguenay, Larouche a deux enfants, un garçon et une fille. Lorsqu'il a tenté d'enlevé la fillette, en 2003, il ne voyait plus depuis longtemps sa fille, alors âgée d'une dizaine d'années, et voyait rarement son fils. Il aurait décidé d'enlever la fillette après avoir entendu à la radio une chanson qui lui a fait penser à sa propre fille. L'enlèvement a échoué. Larouche avait reconnu sa culpabilité au terme de l'enquête préliminaire. La preuve de la poursuite était accablante. Il avait écopé de 40 mois d'emprisonnement.