Claude Larouche a enlevé puis tué Natasha Cournoyer «à cause d'une frustration sexuelle» et pour obtenir «une gratification sexuelle», selon la thèse de la poursuite.

«Natasha Cournoyer, 37 ans, a été enlevée, ligotée, agressée et étranglée en octobre 2009», a affirmé d'entrée de jeu la procureure de la Couronne, Éliane Perreault, mercredi, à l'ouverture du procès de Claude Larouche, au palais de justice de Montréal.

L'homme de 49 ans est accusé du meurtre prémédité de Natasha Cournoyer.

«Claude Larouche s'est attaqué à une femme entièrement à sa merci», a souligné la poursuite aux 12 jurés.

La Couronne entend prouver que, le 1er octobre 2009, vers 13h45, Larouche s'est rendu dans le stationnement de Place Laval, où travaillait Mme Cournoyer comme fonctionnaire pour le Service correctionnel du Canada.

Crime planifié

L'accusé aurait garé son véhicule à côté de celui de la victime, au fond du stationnement. Il se serait alors dirigé vers un sous-bois adjacent pour ensuite revenir à sa voiture, où il a attendu la victime durant plusieurs heures, toujours selon la théorie de la poursuite.

Vers 20h, Mme Cournoyer a quitté son bureau. Une caméra de surveillance l'a filmée en train de traverser le stationnement pour se rendre à sa voiture. «La silhouette de Natasha Cournoyer disparaît dans une zone d'ombre à 20heures, 9 minutes et 2 secondes. C'est la dernière image d'elle vivante», a dit la procureure de la Couronne.

Si Mme Cournoyer travaillait tard ce soir-là, c'est qu'elle avait pris congé le lendemain, un vendredi, pour accompagner sa mère à divers rendez-vous. Les deux femmes devaient notamment choisir la pierre tombale du père de Natasha, mort un peu plus tôt cette année-là.

Natasha Cournoyer n'achètera jamais de pierre tombale.

Le lendemain matin, sa voiture a été trouvée là où elle l'avait laissée la veille. La police de Laval a d'abord traité le dossier comme une disparition.

Cinq jours plus tard, le 6 octobre, le corps de la fonctionnaire a été retrouvé dans un terrain vague à Pointe-aux-Trembles. La Division des crimes majeurs de la police de Montréal a alors pris le relais de l'enquête.

Traces de violence

«Est-ce qu'on tue pour une gratification sexuelle? Est-ce qu'on tue à cause d'une frustration sexuelle? a demandé la procureure. La réponse est oui dans le cas de Claude Larouche.»

Le visage de la victime portait des traces de violence. Elle n'avait plus sa veste, ni son sac, ni son parapluie. Elle était pieds nus. «La preuve établira que l'accusé a attaqué violemment Natasha Cournoyer. Il a voulu et causé sa mort. La victime n'a pas pu se protéger ni se défendre contre son agresseur», a insisté Me Perreault.

Dans le box des accusés, Claude Larouche semblait écouter attentivement le récit de la procureure. Il portait une chemise à carreaux et des lunettes aux verres épais. Il est défendu par Mes Richard Rougeau et Sonia Mastromatteo. Le procès, présidé par le juge de la Cour supérieure Fraser Martin, se poursuit aujourd'hui. Il doit durer environ six semaines.