Le comédien Jean-François Harrisson possédait une grande collection de pornographie juvénile.

Quelque 19 000 photos d'enfants victimes d'abus sexuels, en plus de 9000 autres photos d'enfants nus ont été trouvées dans son ordinateur, a révélé la procureure de la Couronne, Anne Gauvin, cet après-midi, alors que le comédien de 36 ans venait de reconnaître sa culpabilité à des accusations de possession, distribution et importation de pornographie juvénile.

Le pseudonyme de Jean-François Harrisson sur internet était «Soulleglover». Il ne faisait pas que collectionner des photos d'enfants abusés. Il a échangé quelque 548 photos avec un Américain et sept autres avec un Allemand. Il prenait soin de les commenter, toujours selon la preuve révélée aujourd'hui.

Lorsque le juge Jean-Pierre Boyer lui a demandé s'il reconnaissait ces faits, l'accusé a répondu: «je suis étonné du nombre (de photos), mais oui».

L'ex-vedette d'émissions pour adolescents à VRAK.TV a été arrêté en mars 2009 à son domicile du quartier Hochelaga-Maisonneuve.

Les enquêteurs du module Exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales de la police de Montréal y ont alors saisi un ordinateur et des DVD contenant du matériel pornographique juvénile. Ils ont ouvert une enquête après avoir reçu des informations des autorités américaines qui venaient de trouver du matériel pornographique dans l'ordinateur d'un Américain. Une grande quantité de photos provenaient d'un certain «Soulleglover».

Le comédien vient de se trouver un nouvel avocat, Jean Dury, le troisième depuis le début des procédures judiciaires. Harrisson l'a embauché il y a moins de deux semaines.

Incarcéré depuis près de trois mois, il veut maintenant retrouver sa liberté d'ici les représentations sur la peine. Il en fera la demande le 2 mai prochain.

Cette fois-ci, Harrisson ne s'est pas lancé dans des élucubrations. Lors de comparutions précédentes, alors qu'il n'avait pas d'avocat, il parlait de lui à la troisième personne du singulier. Il répétait souvent: «En tant que représentant autorisé de Jean-François Harrisson...».

«Ça va bien. Il a fait un très bon cheminement», a d'ailleur souligné son avocat, Me Dury, aux médias présents à sa sortie de la salle d'audience.

Jean-François Harrisson écopera une peine de prison ferme, puisque le code criminel prévoit une peine minimale d'un an de prison pour l'importation de pornographie juvénile. La Couronne n'a pas indiqué la peine qu'elle entendait suggérer au magistrat. De son côté, la défense s'est contentée de dire que les deux parties ne s'entendaient pas sur une suggestion commune.