L'homme sur lequel des policiers de Terrebonne ont ouvert le feu dimanche après-midi a rendu l'âme dans la nuit de lundi. Ce nouvel incident porte à cinq le nombre de fois que des policiers ont eu recours à leur arme de service dans la grande région montréalaise en 2011.

L'individu de 48 ans n'a pas survécu à ses blessures. Son décès a été constaté à l'hôpital Pierre-Le-Gardeur.

Une histoire de vol qui a mal tourné serait à l'origine de l'affaire. Dimanche, des policiers de Terrebonne ont été dépêchés dans une station-service pour épingler un voleur, qui venait apparemment de commettre un larcin.  

L'individu aurait alors résisté à son arrestation, avant de grimper dans sa voiture pour foncer sur les policiers. Ces derniers ont répliqué en ouvrant le feu. Quatre détonations auraient retenti. Outre le suspect, un policier a aussi subi des blessures mineures en tentant de s'agripper au véhicule du fuyard. La Sûreté du Québec, qui a hérité de l'enquête, n'a toujours pas confirmé l'identité de la victime. «Il était soupçonné d'avoir commis deux vols qualifiés dans la région au cours des derniers jours», a toutefois relevé lundi matin le sergent Benoit Richard.

Depuis le début de l'année, c'est la cinquième fois que des policiers utilisent leur arme de service dans la grande région montréalaise. Ces incidents, dont trois à Montréal, un à Laval et un à Terrebonne, se sont soldés jusqu'à maintenant par la mort de trois hommes. Une situation hautement inhabituelle. Avant eux, Fredy Villanueva avait été la dernière personne abattue par un policier du SPVM, en août 2008.

Quelques jours avant les événements de Terrebonne, des policiers de Laval avaient ouvert le feu sur un homme de 36 ans. Ce dernier, un ancien militaire, repose toujours dans un état critique.

L'homme s'était barricadé plusieurs heures dans sa maison de Laval et serait subitement sorti en fin de journée pour fondre sur les policiers en pointant une arme sur eux. Les agents avaient été appelés tôt le matin pour une affaire de violence conjugale.

Les autres incidents du genre se sont déroulés au début de l'année sur le territoire du Service de police de la Ville de Montréal. D'abord le 26 janvier, lorsqu'une policière a abattu un homme, Jean-Claude Lemay, dans le quartier Rosemont. L'agente aurait senti sa vie menacée lorsque l'individu de 48 ans s'est rué vers elle avec un couteau. Il a été atteint d'au moins un projectile et sa mort a été constatée à l'hôpital.

Quelques jours plus tard, à Beaconsfield, un homme de 27 ans est tombé sous les balles d'un policier après une introduction par effraction. Un complice et lui cherchaient vraisemblablement de la drogue dans une résidence de la rue Windermere. L'un des suspects aurait tiré deux fois avec un fusil automatique à l'intérieur de la maison. Les hommes ont ensuite pris la fuite en voiture. Après une collision, ils ont continué à pied. L'homme de 27 ans, Patrick Saulnier, aurait été abattu à ce moment.

Enfin, le 16 février, un homme de 47 ans a été atteint de plusieurs projectiles au cours d'une intervention dans l'arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce. L'homme aurait appelé la police pour dire qu'il se sentait menacé par une voiture garée à proximité. À leur arrivée, les policiers auraient repéré un véhicule au volant duquel se trouvait vraisemblablement l'homme qui les avait alertés. Sans crier gare, ce dernier aurait alors foncé à plusieurs reprises en direction des policiers, qui ont répliqué en ouvrant le feu.

La SQ enquête sur toutes ces affaires.