La Sûreté du Québec (SQ) a appréhendé trois personnes qui seraient impliquées dans une fraude de près d'un million de dollars commise aux dépens du Parc Safari, à Hemmingford, en Montérégie.

L'une de ces personnes, Mwinda Lezoka, un pasteur de 47 ans d'origine congolaise, dirige la Communauté chrétienne de Béthel, une église évangélique montréalaise.

Les deux autres personnes, Ruth Eugène, 38 ans et ancienne comptable pour le Parc Safari, et Jasmin St-Louis, 43 ans, sont mariées et membres de l'église du pasteur Lezoka.

Ces trois personnes sont accusées de fraude de plus de 5000 $. M. Lezoka et Mme Eugène ont aussi été accusés de fabrication de faux.

Une longue enquête a permis d'établir que 37 transferts de fonds électroniques effectués entre 2005 et 2008 avaient été faits à partir du compte du Parc Safari vers des comptes de particuliers et d'une entreprise immatriculée sous le nom d'Action Béthel du Canada.

Or ces transactions, qui totalisent 978 000 $, n'avaient pas été autorisées.

La direction du Parc Safari a découvert la fraude au mois de mai 2008 et a entamé des procédures civiles afin de récupérer les sommes détournées, procédures qui sont toujours en cours.

«Ils (la direction du Parc Safari) ont reçu un chèque d'une personne avec laquelle ils n'avaient jamais fait affaire, a expliqué la policière Joyce Kemp, de la SQ. Après cette constatation, ils ont entrepris quelques vérifications auprès de leur institution financière, et c'est à ce moment que la fraude a été découverte.»

La police a expliqué que l'argent avait été transféré par un comptable qui travaillait pour le Parc Safari vers une entreprise gérée par M. Lezoka, qui organise des conférences sur la Bible ainsi que d'autres événements religieux.

Les enquêteurs soutiennent que ce comptable apposait sa signature sur les transferts. Cependant, chaque transaction requérait également la signature de l'un des trois membres du conseil d'administration du Parc Safari.

«Les personnes qui avaient l'autorité de le faire ont affirmé qu'elles n'avaient jamais autorisé ces transferts, a expliqué Mme Kemp. Par conséquent, les signatures semblent avoir été falsifiées.»