Un immigré tamoul ayant travaillé pour les Tigres tamouls (LTTE, opposition armée sri-lankaise) ne présente pas de danger pour la sécurité du Canada, a jugé la Commission de l'immigration et du statut de réfugié dans un communiqué publié lundi.

«Le travail de l'homme en question pour le LTTE, désigné comme une organisation terroriste au Canada, ne constituait pas un soutien aux activités terroristes de ce dernier», a écrit un membre de la commission Marc Tessler.

Son occupation «peut être décrite comme un soutien matériel au LTTE. Mais dans le contexte de l'hégémonie du LTTE dans la région, chacun apportait en quelque sorte un soutien matériel à cette organisation, qu'il s'agisse de payer son ticket d'autobus ou de réparer les motos ou les moteurs de bus publics», a précisé M. Tessler.

Cette décision risque de servir de précédent. L'homme en question est le premier des 32 Tamouls demandeurs de statut de réfugié dont le gouvernement canadien avait demandé l'examen sous l'angle des risques qu'ils pourraient présenter pour la sécurité publique.

Le groupe fait partie des 492 passagers d'un cargo, le Sun Sea, arrivé l'année dernière sur la côte pacifique canadienne. Un total de 84 d'entre eux sont toujours en détention en Colombie-Britannique, leurs audiences étant espacées de 30 jours, mais 32 seulement ont été soupçonnés d'appartenance à une organisation terroriste ou à la criminalité organisée ou encore de contrebande d'êtres humains.

La rébellion séparatiste des Tigres tamouls a été écrasée dans le sang en mai 2009 par les autorités de Colombo, à l'issue d'un conflit ethnique de 37 ans.