Les procureurs de la Couronne en grève brandissent une menace lourde de conséquences afin de se prémunir contre l'adoption d'une loi spéciale forçant leur retour au travail.

Dans un communiqué émis vendredi matin, leur association avertit que non seulement les procureurs ne se joindront pas à l'unité de lutte anticorruption tant que durera leur conflit mais qu'ils ne poseront jamais leur candidature pour y participer si leur retour au travail est forcé par une loi spéciale.

Les procureurs invoquent notamment une charge de travail déjà trop lourde pour en accepter davantage, mais ajoutent qu'une loi spéciale empêcherait l'exercice légitime de leur droit constitutionnel à la négociation.

La menace n'est donc pas limitée dans le temps: elle pourrait se traduire par l'absence à long terme de l'élément clé que sont les procureurs des poursuites criminelles dans l'effort de lutte contre la corruption.

Les négociations entre le gouvernement du Québec et ses procureurs ont repris jeudi après une brève interruption, alors que les rumeurs de loi spéciale se font insistantes.