Une femme de 29 ans a péri durant le week-end après avoir perdu la maîtrise de sa motoneige. Il s'agit de la 12e mort imputable à ce sport hivernal cette année. Malgré que le nombre d'accidents mortels de motoneige soit en légère diminution par rapport aux dernières années, l'Association des motoneigistes du Québec estime qu'il est temps que le gouvernement investisse massivement dans des campagnes-chocs de prévention.

Selon les chiffres compilés par l'Association, il y aurait en moyenne chaque année, depuis 10 ans, 27 accidents de motoneige. Cet hiver, cinq conducteurs sont morts noyés après que la glace eut cédé sous le poids de leur véhicule, six ont péri à la suite d'une fausse manoeuvre ou d'une perte de maîtrise et une victime est entrée en collision avec un véhicule automobile.

Le plus récent accident est survenu dimanche matin près de Saint-Lazare-de-Bellechasse, dans la région de Chaudière-Appalaches. Selon la Sûreté du Québec (SQ), il semble que la conductrice ait perdu la maîtrise de sa motoneige dans une courbe et ait heurté un arbre. Elle a été conduite au centre hospitalier de Lévis, où elle a succombé à ses blessures en début d'après-midi.

Ce triste accident ne devrait pas être le dernier de la saison. Selon le président de l'Association des motoneigistes du Québec, Patrick Boucher, février est le mois le plus meurtrier de l'année.

Publicités réclamées

«Nous avons demandé en commission parlementaire que le ministère des Transports diffuse des publicités-chocs sur les dangers de la motoneige, principalement sur les risques sur les glaces. Des publicités à l'image des campagnes sur l'alcool ou la vitesse en auto. Mais le gouvernement ne nous écoute pas. Il préfère diffuser des campagnes avec un ton sympathique... Probablement pour ne pas heurter de sensibilités et ne pas montrer que la motoneige peut être un sport dangereux. Mais il ne faut pas se mettre la tête dans le sable.»

Selon M. Boucher, l'âge moyen des victimes d'accidents de motoneige est de 46 ans. «Les personnes qui perdent la vie en motoneige sont généralement expérimentées. Par excès de confiance, elles vont se permettre de circuler sur un lac alors qu'on n'y trouve pas de sentier balisé. Il faut trouver un moyen de rejoindre ces gens-là. Nous n'avons pas de problèmes précis avec la tranche d'âge des jeunes.»

Il y aurait 33 000 kilomètres de sentiers balisés de motoneige au Québec. «C'est plus que le nombre de kilomètres de routes asphaltées!» lance Patrick Boucher. Selon Martine Isabelle, porte-parole à la Sûreté du Québec, le corps policier provincial emploie plus de 150 patrouilleurs à motoneige pour assurer la sécurité sur les sentiers. «Les patrouilleurs font un très bon boulot, mais ils n'ont tout simplement pas le soutien logistique pour assurer la sécurité sur l'un des plus importants réseaux de motoneige du monde.»

Selon l'Association des motoneigistes du Québec, il y a plus de 173 000 motoneiges immatriculées au Québec, plus de 60 000 de plus qu'en 1990. À pareille date l'an dernier, on comptait 16 morts, selon l'Association.

- Avec  La Presse Canadienne