Un homme de 45 ans a été formellement accusé de fratricide mardi au palais de justice de Joliette, au lendemain de la découverte du corps de sa soeur de 48 ans dans sa résidence de Saint-Lin-Laurentides, dans Lanaudière.

Sylvain Loiselle a aussi été accusé de négligence criminelle entraînant des lésions et de séquestration envers son neveu et fils de la victime, lourdement handicapé. Les policiers ont retrouvé lundi matin le jeune homme de 20 ans au sous-sol du bungalow de la rue Bernard, déshydraté et affamé. Sa vie n'est toutefois pas en danger. Le corps de sa mère, Linda Loiselle, gisait à l'étage et portait de multiples traces de violence, provoquées par un objet contondant.

Lors de sa brève comparution devant le juge mardi après-midi, Sylvain Loiselle a écouté, impassible, les accusations qui pesaient contre lui. Ce colosse à la mâchoire carrée a balayé la salle d'audience du regard, avant de reprendre le chemin des cellules. Il reviendra en cour vendredi pour son enquête pro-format.

Sylvain Loiselle traîne une longue feuille de route criminelle derrière lui. Ses nombreux antécédents en matière d'agression, de vol et de stupéfiants remontent aux années 80. Il a déjà purgé plusieurs années de pénitencier.

Il aurait tué sa soeur autour du 1er février dernier. Les détails entourant l'affaire transpirent au compte-gouttes. La Sûreté du Québec se montre peu bavarde sur les mobiles entourant ce meurtre et la manière dont il a été commis. On sait seulement que l'accusé s'est lui-même rendu aux autorités. Il aurait aussi peut-être verrouillé la porte derrière lui en quittant les lieux du crime, ce qui lui aurait valu les accusations de négligence et de séquestration à l'endroit de son neveu, incapable de subvenir seul à ses besoins. L'avocat qui représente l'accusé avait également peu d'informations sous la main. Me Michel Leclerc a reçu une déclaration vidéo de son client, mais n'en avait toujours pas pris connaissance mardi après-midi. L'avocat n'a pas voulu commenter l'état d'esprit de son client. La grève des procureurs de la Couronne aurait par ailleurs compliqué l'échange d'informations et de détails entourant la preuve, a indiqué Me Michel Leclerc.

La comparution de Sylvain Loiselle et de plusieurs autres individus a d'ailleurs été retardée en raison  d'une manifestation de procureurs de la Couronne en grève devant le palais de justice en matinée. Une dizaine de juristes faisaient du piquetage devant l'entrée lorsque le fourgon dans lequel Loiselle prenait place s'est amené. Même si le blocus se voulait symbolique, le conducteur du fourgon a voulu respecter les piquets de grève, avant de les franchir quelques heures plus tard, sous escorte policière.