L'individu qui a commis des actes de vandalisme contre cinq synagogues montréalaises et une école juive à la mi-janvier pourrait aussi être à l'origine de méfaits semblables perpétrés l'an dernier, selon la police de Montréal.

«Le modus operandi est similaire, a dit jeudi Sylvain Bissonnette, commandant du poste de quartier 9, en marge d'une conférence de presse organisée par la communauté juive de Montréal. Des éléments semblables ressortent également dans les vidéos de surveillance de l'an passé et de cette année.»

Le 16 janvier, cinq synagogues et une école juive situées à Côte-Saint-Luc, Hampstead et Notre-Dame-de-Grâce ont été la cible d'un vandale entre 2 et 3 heures du matin. Le suspect a fracassé des fenêtres à l'aide de roches dans chaque établissement.

L'homme, qui aurait agi seul, voulait possiblement s'attaquer à trois autres établissements, selon le commandant Sylvain Bissonnette. «Dans au moins trois endroits, ce n'est pas arrivé, parce qu'il y avait des activités organisées aux heures où ça s'est produit et il y avait probablement trop de témoins», a-t-il indiqué.

Des méfaits semblables ont été commis à la même période l'an dernier. Le 26 janvier 2010, les fenêtres de cinq synagogues du même secteur avaient été fracassées.

«On a affaire avec un individu organisé, a dit M. Bissonnette. Lorsqu'il fait ses coups, autant l'an passé que cette année, il le fait dans un espace-temps relativement restreint.»

Ces gestes haineux ont provoqué une onde de choc à Côte-Saint-Luc et à Hamsted, où la majorité des résidents sont juifs.

«L'antisémitisme a toujours de l'importance, parce que ça fait toujours mal», a dit le rabbin Chaim Steinmetz, de la synagogue Tifereth Beth David Jerusalem, qui fait partie des établissements ciblés cette année.

Jeudi, des membres de la communauté juive ont invité à Montréal le rabbin Abraham Cooper, du centre Simon Wiesenthal, une organisation de défense des droits des Juifs basée à Los Angeles.

M. Cooper a dénoncé une «sous-culture de haine» qui prend selon lui de l'ampleur sur internet. Il a donné en exemple plusieurs sites racistes envers les juifs, les musulmans et les catholiques. «Internet n'engendre pas la haine, mais c'est un incubateur pour les crimes haineux», a-t-il dit.