Khadija Sophia Elyazid savait qu'elle tuait sa mère quand elle l'a poignardée à 113 reprises, l'après-midi du 30 mai 2009.  Mais elle ne pouvait distinguer le bien du mal en raison de problèmes de schizophrénie.



La femme de 25 ans a été acquittée ce matin du meurtre de sa mère, Kenda Elyazid, 59 ans, pour cause de problèmes mentaux.

L'accusée, chez qui les troubles mentaux auraient commencé à se manifester vers l'âge de 20 ans, avait sombré dans un délire religieux. Elle croyait aux anges, avait des apparitions et des hallucinations, et elle avait classé sa mère dans la catégorie des «méchants.» La mère faisait pourtant tout ce qu'elle pouvait pour aider sa fille. Elle l'encourageait d'ailleurs à se faire soigner. C'est ce qui se dégage des témoignages que deux psychiatres de l'Institut Philippe-Pinel ont livrés, ce matin, au procès de Mme Elyazid. Les deux experts s'entendaient pour dire que l'accusée n'était pas mentalement responsable de ses actes. Les avocats des deux parties, Me Pierre Labrie pour la Couronne, et Me Elfride-Andrée Duclervil étaient aussi de cet avis. Après un court délibéré, le juge André Vincent a acquitté l'accusée.

Les incidents se sont produits vers 14h30, le 30 mai 2009, dans le logement que la fille occupait, soit l'appartement 6 du 7100 rue Querbes, à Montréal. La mère s'était rendue chez sa fille pour une raison qu'on ignore. La pauvre femme a presque été décapitée par les coups de couteau, qui ont été portés en grande partie à la tête. Après, l'accusée a appelé elle-même le 9-1-1. Elle a dit qu'elle venait de tuer quelqu'un, mais elle s'inquiétait, car elle n'était pas certaine que cette personne était morte. Elle est restée en ligne jusqu'à l'arrivée des policiers. Il y avait du sang partout dans le logement, qui était par ailleurs sens dessus dessous.

L'accusée avait déjà consulté en 2006, pour des problèmes d'ordre psychiatrique, mais elle n'avait pas eu de diagnostic clair. Selon un les psychiatres entendus ce matin, elle aurait dû prendre des médicaments depuis au moins trois ans.

La jeune femme, qui est restée sans réaction dans le box tout au long de l'audience, restera détenue et continuera d'être traitée à l'Institut Philippe-Pinel. Son cas sera évalué périodiquement par une Commission d'examen.