La petite municipalité de Sainte-Julie, en banlieue sud de Montréal, est de nouveau le théâtre d'un drame familial terrible. Mardi matin, on a découvert les corps sans vie d'un père et de son fils.

Serge Vézina, 50 ans, a tué son fils de 4 ans, Jérémie, avant de s'enlever la vie dans sa maison, rue Maurice-Duplessis. Selon la police, le père et le fils ont tous deux péri par strangulation.

La Régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent tente de comprendre ce qui a poussé l'homme à commettre l'irréparable, mais une rupture amoureuse pourrait expliquer le drame.

C'est d'ailleurs l'ex-conjointe de Serge Vézina qui a alerté les policiers, mardi matin, inquiète d'être sans nouvelles de son fils, qui n'était pas à la garderie comme prévu. Son père, lui, ne s'était pas présenté au travail.

Après avoir trouvé les corps, vraisemblablement dans le garage, les policiers ont dressé un périmètre de sécurité. Ce quartier résidentiel sans histoire s'est donc rapidement transformé en scène de crime. Les voisins, incrédules et dépassés par ces événements qui arrivent toujours ailleurs, s'immobilisaient devant les rubans policiers. Plusieurs d'entre eux ont décrit M. Vézina comme un homme tranquille et affable, qui se mêlait peu au voisinage depuis son arrivée, il y a quelques années. «C'était un monsieur très gentil, il m'a déjà dépannée pour un problème avec mon auto. Il était séparé depuis l'an dernier, mais on n'avait rien remarqué d'anormal chez lui. Rien ne laissait présager ça, en tout cas...» a confié une voisine de Serge Vézina.

M. Vézina travaillait depuis une dizaine d'années au magasin Canadian Tire de Boucherville. Ses collègues ont appris la nouvelle brutalement. «On ne sait presque rien. On l'apprend en direct dans les médias», a laissé tomber une employée, secouée.

Un père dévoué

Depuis l'été dernier, Serge Vézina agissait à titre d'entraîneur-chef de l'équipe de base-ball dans laquelle jouait son fils. Le drame d'mardi a créé une commotion dans la petite ligue. Surtout pour Sébastien Gariépy, responsable de la catégorie dans laquelle M. Vézina faisait du bénévolat. «Je l'ai côtoyé étroitement. Nos fils jouaient ensemble. C'était un père dévoué et apprécié des enfants. Il était calme et posé», a souligné M. Gariépy.

Selon lui, M. Vézina avait du mal à se faire à la rupture, mais il semblait aller mieux depuis quelque temps. «Il avait fait un voyage dans le Sud avec un ami et on avait commencé à parler de la prochaine saison de base-ball», a raconté M. Gariépy, dont la fille fréquentait la même garderie que le petit Jérémie.

Serge Vézina adorait son fils, et cet amour semblait réciproque, a ajouté Sébastien Gariépy. «Le petit était toujours très content de voir son père, qui l'avait une semaine sur deux.»

Il s'agit du deuxième drame familial en quelques mois dans la municipalité de Sainte-Julie. En juin dernier, un adolescent de 15 ans a étranglé sa mère de 45 ans après une violente dispute.