Les autorités belges ont indiqué mercredi qu'elles prévoient expulser un prêtre canadien faisant face ici à des accusations d'agressions sexuelles sur des enfants inuits du Nunavut.

Un mandat d'arrêt avait été émis au Canada en 2002 contre Eric Dejaeger, pour des crimes à caractère sexuel qu'il aurait commis à Igloolik il y a 30 ans.

Dejaeger était citoyen belge avant d'obtenir sa citoyenneté canadienne en 1994. Aujourd'hui âgé de 63 ans, il vit illégalement en Belgique depuis plusieurs années, puisque la limite légale de séjour est de trois mois pour les Canadiens n'ayant pas de visa.

«C'est la raison pour laquelle il a été arrêté. Il est présentement détenu en attendant d'être expulsé au Canada», a expliqué un représentant de l'ambassade belge.

L'ancien missionnaire en Arctique figurait sur la liste des personnes recherchées par Interpol. Il est détenu dans un centre pour résidants illégaux à Bruges, et pourrait être extradé au Canada d'ici quelques semaines.

«Le mécanisme d'extradition est semblable à celui en place au Canada, et dès lors qu'on peut démontrer qu'un individu réside illégalement au pays, tout peut aller très vite», a ajouté le responsable belge, soulignant que Dejaeger pouvait toujours en appeler de l'ordonnance d'extradition.

Il a été impossible mercredi d'obtenir les commentaires des autorités canadiennes dans cette affaire.

Dejaeger avait quitté la Belgique pour le Canada en 1973. Il a été ordonné prêtre catholique au sein des oblats avant d'être envoyé en Arctique, où il a été missionnaire dans plusieurs villages.

Selon des documents présentés à la cour, l'homme avait plaidé coupable en 1990 à neuf chefs d'accusation pour des crimes à caractère sexuel commis sur des garçons et des filles innus de Baker Lake, un petit village du Nunavut.

Il a notamment été accusé d'attouchement inapproprié et de viol, commis entre 1982 et 1989 sur deux garçons qui passaient parfois la nuit à la résidence des missionnaires. Dejaeger avait été condamné à cinq ans de prison pour ces crimes.

En 2002, un mandat d'arrêt avait été émis contre l'homme, cette fois-ci en lien avec de présumés crimes à caractère sexuel commis entre 1978 et 1982 sur des enfants du village d'Igloolik, à l'extrémité nord-ouest de la baie d'Hudson. Dejaeger avait toutefois quitté le Canada entre temps.

Selon un média belge, le suspect a vécu dans un monastère oblat et a accueilli des pèlerins flamands à Lourdes, en France.