Gabriel Cantin, ce résident d'Anjou accusé de possession et distribution de pornographie infantile, et maintenant d'agression sexuelle sur une enfant de trois ans, saura cet après-midi s'il pourra retrouver sa liberté en attendant son procès.

Gabriel Cantin, ce résident d'Anjou accusé de possession et distribution de pornographie infantile, et maintenant d'agression sexuelle sur une enfant de trois ans, reste en prison en attendant la suite des procédures judiciaires.

Après avoir examiné les circonstances et pesé les arguments, le juge Denis Lavergne a refusé d'accorder la liberté sous cautionnement à l'homme de 71 ans. Cette décision a jeté un baume sur la plaie du père de l'enfant, qui assistait à l'audience. «Il commence à payer pour ce qu'il a fait, il ne pouvait pas être remis en liberté», a dit l'homme, en sortant de la salle d'audience. Ce matin, dans le cadre de la présentation de la preuve, le magistrat avait refusé de visionner la vidéo compromettante, trouvée dans l'abondant matériel pornographique saisi chez l'accusé, lors d'une perquisition en novembre dernier. Le juge avait préféré s'en tenir à la description que l'enquêteur du SPVM, Brigitte Guérard, en a faite. Selon cette dernière, la vidéo dure cinq minutes et 50 secondes. Sur celle-ci, on voit l'accusé de 71 ans dans sa chambre, avec une petite fille qui ne porte qu'un chandail. L'homme est vraisemblablement en train de lui changer la couche, pendant que la petite mange des biscuits. Il lui essuie les fesses avec une lingette, puis se met à la masturber avec la lingette. L'homme baisse son pantalon, se masturbe, et frotte son pénis sur les parties génitales et l'anus de l'enfant. Plus tard, il frotte son pénis sur la bouche de la petite, en lui disant : «mets-là dans ta bouche.»

Pendant toute la durée de son enquête sous cautionnement, l'accusé Cantin gardait la tête tournée vers le juge, de manière à ne regarder personne dans la salle d'audience.  Selon l'enquêteur Guérard, M. Cantin a avoué avoir agressé la fillette de trois à quatre fois au cours de l'été dernier, gestes qu'il aurait filmés. Seule une vidéo de ces actes a été retrouvée à venir jusqu'ici. L'analyse du matériel se poursuit.

Quantité phénoménale

La procureure de la Couronne Rachelle Pitre s'était opposée avec vigueur à la remise en liberté de l'accusé ce matin, tandis que l'avocate de l'accusé, Audrey Anzallag, estimait que la situation n'a pas changé depuis qu'un autre juge avait accepté de remettre l'accusé en liberté, en novembre dernier. Le juge Lavergne a conclu au contraire que la situation a changé, en raison de la découverte de la vidéo compromettante.

Rappelons que Gabriel Cantin a été arrêté le 24 novembre et accusé de possession et distribution de pornographie infantile, à la suite d'une alerte venue de la police du Brésil. De multiples disques durs contenant des milliers d'images, et de vidéos pornographiques ont été trouvés chez lui.  Lors de son enquête sous cautionnement, en novembre, il avait prétendu qu'il ne touchait pas lui-même aux enfants. Le juge Lucien Roy l'avait remis en liberté, en se basant notamment sur ce fait.

Mais voilà, en analysant le matériel trouvé chez Cantin, la fameuse vidéo a été découverte, démontrant que l'accusé s'était lui-même livré à ces sordides gestes avec une enfant, que les policiers ont facilement pu identifier. Ce qui a entraîné la ré-arrestation de l'accusé quelques jours avant Noël, et de nouvelles accusations, cette fois d'agression sexuelle, contacts sexuels et incitation à contacts sexuels avec une enfant mineure.

M. Cantin reviendra devant le tribunal le 8 février, pour la suite des procédures.