Alors que Stéphanie Meunier doit être jugée cette année pour le meurtre du fils de son ex-conjoint, le petit Jérémy Bastien, voilà que le propre père du malheureux enfant, Francis Bastien, se retrouve lui aussi au banc des accusés. Cela, plus de deux ans après le drame qui a coûté la vie au petit garçon de 4 ans.

Les accusations contre Francis Bastien quatre au total - ont été portées juste avant Noël au palais de justice de Montréal par mandat visé. L'homme de 28 ans, qui a témoigné à l'enquête préliminaire de Stéphanie Meunier au printemps dernier, est accusé d'homicide involontaire sur la personne de son fils, à qui il n'aurait pas fourni les choses nécessaires à son existence entre le 1er et le 6 décembre 2008. Il est aussi accusé de négligence criminelle ayant causé des lésions corporelles, de voies de fait armées et de voies de fait ayant causé des lésions. Ces trois dernières accusations concernent la période comprise entre le 10 juin 2008 et le 30 novembre 2008.

Un interdit de publication nous empêche de dévoiler les faits de la cause. Pour résumer l'affaire, rappelons simplement que Stéphanie Meunier, elle-même mère de quatre enfants, s'était mise en ménage avec Francis Bastien, qui avait la garde de son fils, au cours de l'année 2008. La famille habitait rue Armand-Bombardier, à Rivière-des-Prairies. Le 6 décembre 2008, alors que le père était absent, Mme Meunier a téléphoné au 911 parce que le petit Jérémy n'allait pas bien. Arrivés prestement, les ambulanciers n'ont pas pu réanimer l'enfant, qui avait des marques sur le corps. Le petit a été déclaré mort à l'hôpital.

Deux semaines plus tard, Mme Meunier a été formellement accusée du meurtre non prémédité de l'enfant. La femme de 31 ans a tenté sans succès par la suite d'obtenir sa liberté sous cautionnement.

Harcèlement criminel

L'enquête préliminaire sur Mme Meunier a eu lieu au printemps dernier. Au terme de l'exercice, et à la suggestion du procureur de la Couronne, Louis Bouthillier, la juge Hélène Morin a changé l'accusation de meurtre non prémédité pour celle de meurtre prémédité parce que le crime était survenu dans un contexte de harcèlement, selon Me Bouthillier.

Me Joëlle Roy, qui représente Mme Meunier, a tenté de nouveau par la suite d'obtenir la mise en liberté de sa cliente. Le juge Martin Vauclair, de la Cour supérieure, n'a pas accédé à cette demande, et la cause est maintenant devant la Cour d'appel. Me Roy devrait savoir cette semaine si la Cour d'appel accepte de l'entendre sur le fond.

En principe, le procès de Mme Meunier doit avoir lieu au mois de mai prochain. En ce qui concerne celui du père, il est encore trop tôt pour dire quand il aura lieu. L'homme n'a pas encore comparu formellement, selon les renseignements obtenus au greffe du palais de justice de Montréal, hier.

Le recours au mandat visé n'est pas très courant. C'est cette voie qui a été utilisée contre Guy Lafleur lorsque le ministère public a décidé de l'accuser d'avoir rendu des témoignages contradictoires au procès de son fils Mark. M. Lafleur n'a pas été arrêté, mais il a dû se présenter au poste de police, où on lui a signifié la date de sa comparution en cour.