Des accusations de production et de distribution de pornographie juvénile ont été portées jeudi contre David Abitbol, dont le pseudonyme sur le web est Darkiller.



L'homme de 28 ans avait déjà été inculpé en octobre dernier d'avoir proféré des menaces de mort sur internet envers trois anciennes enseignantes et un ancien camarade de classe, en plus d'être accusé d'entreposage négligent d'armes à feu et de possession de pornographie juvénile.

Les policiers de la Sûreté du Québec l'ont arrêté le 2 octobre chez ses parents, où il habitait, sur le boulevard Gouin Est. Ils y ont saisi plusieurs armes à feu et son ordinateur. L'homme, qui n'a pas d'antécédents judiciaires, avait été mis en liberté sous conditions un peu plus tard ce mois-là.

Les enquêteurs n'ont toujours pas fini d'analyser le contenu de son ordinateur. «Les policiers ont découvert de nouvelles preuves selon lesquelles, entre le mois de janvier 2010 et le jour de son arrestation, l'accusé a produit ce qu'on considère comme de la pornographie juvénile, en plus de distribuer des images par internet», a expliqué le procureur de la Couronne, Me Steeve Larivière.

Le Tribunal a aussi imposé de nouvelles conditions à l'accusé. David Abitbol n'aura plus le droit de se retrouver en présence de personnes de moins de 18 ans sans la supervision d'un adulte. Il lui est également interdit d'occuper un emploi ou un travail bénévole qui implique la supervision d'enfants. Il n'aura plus le droit, non plus, de fréquenter des parcs ou d'autres endroits publics où il est susceptible de croiser des enfants.

«Il est important de préciser que l'accusation de production de pornographie juvénile s'applique autant à une personne qui se filme en train d'abuser d'un enfant qu'à celle qui rédige une histoire sexuelle mettant en scène des enfants. Ici, c'est la deuxième option qui est la bonne», a dit l'avocat de défense, Charles Benmouyal.

David Abitbol est soupçonné d'avoir évoqué des scénarios sexuels impliquant des mineurs lors de séances de clavardage.

Privé d'arme à feu et d'accès internet, David Abitbol ne représente pas pour la sécurité du public une menace suffisante au point de devoir le garder derrière les barreaux, avait décidé le juge Robert Marchi en octobre dernier.

«C'est essentiel d'éliminer les deux ingrédients susceptibles de créer un cocktail explosif, soit l'accès à internet et la possession d'armes à feu», avait indiqué le magistrat, tout en précisant que les propos tenus par l'accusé lors de séances de clavardage avec un ancien camarade de classe «font frémir». Toutefois, ce sera au juge du procès de décider si le jeune homme doit être condamné pour avoir tenu de tels propos.

David Abitbol est davantage «immature» que dangereux, selon le criminologue Thierry Webanck qui l'a évalué. À ses yeux, même si David Abitbol dit voir des lutins, il ne semble pas souffrir de maladie mentale. Depuis sa libération, Abitbol n'a pas manqué une rencontre avec son psychiatre, a d'ailleurs fait valoir son avocat, Me Benmouyal, jeudi.

Abitbol retournera en cour le 8 mars prochain.