Guy Marc-Aurèle, homme d'affaires proche du clan mafieux des Rizzuto, a plaidé coupable, hier, à des accusations de fraude fiscale. La société de M. Marc-Aurèle, les Entreprises Duroc inc., était propriétaire d'un édifice de 21 étages loué par le gouvernement fédéral lors des faits.

L'homme d'affaires louait une Mercedes et présentait les frais de location comme une dépense d'entreprise déductible d'impôt. Or, il prêtait cette voiture de luxe à Vito Rizzuto, le chef du clan mafieux qui, depuis, a été arrêté, extradé aux États-Unis et emprisonné au Colorado pour un triple meurtre.

Pour les exercices 2004, 2005 et 2006, les Entreprises Duroc ont réclamé faussement une somme de 408 788$ comme dépense d'entretien ménager pour l'immeuble Place Vincent-Massey, à Gatineau. Cet édifice abrite les bureaux d'Environnement Canada.

En 2005, Duroc a déposé un avis d'intention de proposition à ses créanciers en vertu de la Loi sur la faillite. L'assemblée des créanciers a accepté de réduire les dettes de Duroc de 70%. La preuve a révélé que M. Marc-Aurèle a utilisé des stratagèmes illégaux pour que sa proposition soit acceptée, notamment en achetant les votes de certains créanciers.

Le but: empêcher le recouvrement d'une dette de 267 669$ (70% de 382 384$) due à l'Agence de revenu du Canada. Grâce à l'écoute électronique, les enquêteurs de la GRC qui participaient à l'Opération Colisée ont pu suivre toutes ces manoeuvres. Ils en ont ensuite informé les enquêteurs du revenu.

Me François Lanthier, l'avocat du gouvernement fédéral, a réclamé et obtenu le paiement en double d'une amende correspondant au montant d'impôt frauduleusement éludé, soit deux fois 366 154$. Me Emmanuelle Campeau, l'avocate de M. Marc-Aurèle, a affirmé que le montant serait payé dans les 30 jours.

M. Marc-Aurèle, un homme de 69 ans qui habite Prévost dans les Laurentides, est toujours propriétaire d'un édifice commercial, rue Marien à Montréal-Est.