C'est pour rembourser une dette de drogue qu'André Beaulieu a accepté de mettre le feu au restaurant-traiteur Beniamino, l'un des commerces italiens visés par la vague d'attentats qui secouent le nord-est de Montréal depuis plus d'un an.

«Mon client n'est pas la tête dirigeante. Il n'a pas planifié quoi que ce soit. Il est en bas de l'échelle. Il avait une dette substantielle de drogue et on lui a fait comprendre qu'il pouvait la régler de cette façon», a dit Me Louis Morena, hier. Son client a reconnu qu'il était coupable d'avoir tenté d'allumer un incendie criminel, coupable de complot et de possession de matières incendiaires. C'est le premier à être condamné parmi les incendiaires présumés arrêtés depuis un an.

Le résumé de la preuve de la représentante de la poursuite, Véronique Beauchamp, n'a pas permis d'apprendre l'identité de celui ou de ceux qui ont commandé cet incendie. André Beaulieu, 47 ans, est accro à l'héroïne. Il a des antécédents judiciaires, notamment de vol qualifié.

Le 7 novembre dernier, des enquêteurs ont reçu l'information d'une source selon laquelle Beaulieu et deux présumés complices, Tony Abou Arrage et Nawal Alhaddad, allaient incendier un commerce. Le trio a été arrêté en flagrant délit devant le restaurant-traiteur du boulevard Langelier à Saint-Léonard.

Le juge Pierre Labelle a suivi la recommandation de la Couronne et de la défense en envoyant l'accusé suivre une thérapie pour ses problèmes de drogue dans un centre fermé, à l'extérieur de Montréal, pour une durée d'au moins six mois. «Ça ne veut pas dire que vous n'irez pas en prison ensuite. C'est moi qui décide», a dit le magistrat. L'accusé, visiblement en manque de drogue, avait le visage crispé et tout son corps semblait lui faire mal. Ses deux présumés complices reviendront en cour mardi.