La famille d'une jeune femme morte en prison après s'être elle-même étranglée a affirmé être «touchée» par la décision d'une coroner ontarienne ayant accepté d'élargir l'enquête portant sur les causes des problèmes de santé mentale de la défunte.

L'annonce faite vendredi étend considérablement l'enquête, qui devait ne porter que sur les 13 dernières semaines de la vie d'Ashley Smith. Cette période correspond au temps passé par la jeune femme derrière les barreaux de prisons situées en Ontario.

Sa famille avait appelé la coroner à inclure dans son enquête l'ensemble des 11 mois que Smith avait passé sous la garde du Service correctionnel du Canada, mentionnant que c'était la seule façon d'en arriver à un portrait clair des causes de ses problèmes mentaux.

La défunte avait été transférée à 17 reprises pendant les 11 derniers mois de sa vie et les transports constants ont fait en sorte qu'elle n'avait jamais pu être adéquatement traitée, a soutenu sa famille.

Dans son jugement, la coroner Bonita Parker s'est dite d'accord avec le fait que son enquête se penche sur des événements passés de la vie d'Ashley Smith.

Mme Parker a aussi ajouté que l'un des plus importants objectifs d'une telle démarche était d'informer le public.

«L'ampleur de cette enquête inclura un examen des facteurs qui auraient pu avoir un impact sur l'état mental de Mlle Smith le 19 octobre 2007. L'information qui sera présentée au jury ne sera pas nécessairement limitée par son âge, une localisation, une date ou la nature d'une institution qui l'avait en charge.»

Ashley Smith a mis fin à ses jours en s'étouffant avec une bande de tissu à l'Établissement pour femmes Grand Valley, à Kitchener, en Ontario. Un enregistrement vidéo prouve que les employés de la prison n'ont pas immédiatement réagi à l'urgence.

Avant sa mort, Ashley Smith avait dit à un psychiatre de sa connaissance qu'elle savait que des employés de la prison viendraient à sa rescousse si elle s'étouffait, selon un rapport du Service correctionnel du Canada qui avait conclu qu'il s'agissait d'une mort accidentelle plutôt qu'un suicide.

Personne n'avait communiqué à Smith un changement dans la procédure l'entourant: les gardiens avaient reçu l'ordre de ne plus entrer dans sa cellule.