Deux Lavallois, Tony Abou Arrage et André Beaulieu, ainsi qu'une Montréalaise, Nawal Alhaddad, ont été accusés de tentative d'incendie criminel, de complot, de méfait et de possession de matières incendiaires, en fin d'après-midi au palais de justice de Montréal, en lien avec l'attentat contre un restaurant-traiteur de l'arrondissement Saint-Léonard déjoué in extremis par la police.
Si l'on se fie à l'acte d'accusation, le Service de police de la Ville de Montréal ne soupçonne pas les trois accusés d'avoir été impliqués dans d'autres attentats au cocktail Molotov qui ont ciblé des cafés italiens ces derniers mois et plus récemment des pizzérias dans le nord de Montréal.
En effet, les quatre chefs d'accusation qui pèsent contre Arrage, 52 ans, Beaulieu, 47 ans et Alhaddad, 47 ans sont tous en lien avec l'attentat déjoué du 7 novembre. Le criminaliste, Loris Cavaliere, qui a notamment défendu le chef mafieux Nicolo Rizzuto, représentait Arrage, cet après-midi, à la comparution. Les deux autres accusés sont défendus par Me Vincent Massignani. Aucun des deux avocats n'a voulu faire de commentaire aux médias à leur sortie de la salle de cour.
La Couronne s'est objectée à la remise en liberté des deux hommes et de la femme. Ils reviendront en cour mercredi pour fixer la date de leur enquête caution. Les deux hommes ont des antécédents judiciaires. Arrage a été condamné à trois ans d'emprisonnement dans les années 1990 dans une affaire de trafic de cocaïne. Quant à Beaulieu, il a notamment été condamné à une peine de 54 mois de prison en 1998 pour un vol qualifié.
Les trois suspects ont été arrêtés dans la nuit de dimanche à lundi alors qu'ils auraient tenté de fracasser la vitrine d'un restaurant-traiteur dans l'arrondissement Saint-Léonard pour y lancer un cocktail Molotov, selon un porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal.
Au cours de la soirée de dimanche, le SPVM a reçu des informations selon lesquelles trois personnes s'apprêtaient à incendier le commerce. Les enquêteurs ont reçu des informations suffisamment détaillées pour réussir à prendre les trois suspects en flagrant délit.
Vers minuit, des policiers ont vu deux hommes et une femme descendre d'une voiture devant le restaurant-traiteur Beniamino, situé sur le boulevard Langelier dans le nord-est de Montréal. Les trois suspects ont été interpellés au moment où ils tentaient de fracasser la vitrine du commerce, selon un porte-parole du SPVM.
Depuis le mois d'août, 11 commerces ont été la cible d'incendiaires, en majorité des cafés italiens et des pizzérias, selon le SPVM. Ces incendies ont tous été engendrés par des cocktails Molotov ou à la suite d'un déversement d'essence. De septembre 2009 à janvier 2010, une première vague d'attentats similaires avait fait brûler 18 commerces italiens. Neuf personnes avaient d'ailleurs été arrêtées en lien avec ces délits.