La Direction des services correctionnels versera plus de 100 000 $ à deux ex-agents de l'Établissement de détention de Saint-Jérôme, victimes de discrimination et de harcèlement racial.

Les deux hommes noirs avaient porté plainte devant la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse en 2004. La direction de l'établissement des Laurentides avait mis fin à leur stage probatoire à titre d'agent des services correctionnels, un mois après leur embauche.

L'enquête de la Commission a révélé l'existence d'un climat de travail hostile et discriminatoire à l'endroit des membres de minorités culturelles et ethniques, notamment envers les plaignants d'origine africaine. Par ailleurs, les témoignages recueillis par les enquêteurs ont révélé que la direction était au courant de cette situation au moment des événements qui ont mené aux plaintes.

L'entente à l'amiable conclue récemment permettra à chaque plaignant de recevoir 54 062$, soit 12 361$ à titre de dommages matériels, 20 000$ à titre de dommages moraux et 10 000$ à titre de dommages punitifs. De plus, ils obtiendront 11 701$ à titre d'indemnité pour la renonciation aux droits à la réintégration de leur poste.

Selon le président de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, Gaétan Cousineau, ce règlement envoie un message très clair, à savoir que la discrimination et le harcèlement racial sont interdits au Québec.

Pour la deuxième année consécutive, les motifs race-couleur et origine ethnique et nationale se classent au premier rang des motifs à l'origine des plaintes en matière de discrimination avec 186 nouveaux dossiers ouverts, soit plus du quart de tous les dossiers.

En mars 2008, à la suite d'un recours intenté par la Commission au nom d'un agent correctionnel d'origine haïtienne, lui aussi congédié au cours de son stage probatoire à l'Établissement de Saint-Jérôme, le Tribunal des droits de la personne avait ordonné sa réintégration et le paiement de dommages moraux et punitifs.