Le visage tuméfié et le regard sombre, le Mohawk Jason Gabriel a comparu lundi après-midi au palais de justice de Saint-Jérôme pour répondre à une cinquantaine de chefs d'accusation en lien avec plusieurs évènements violents survenus entre 2005 et 2010.

Après avoir nargué les policiers pendant cinq ans, Gabriel, 39 ans, a été appréhendé dans la nuit de samedi à dimanche à son domicile de Kanesatake. Si l'on se fie à son état physique, l'arrestation semble avoir été mouvementée: Jason Gabriel a semblé avoir de la difficulté à s'asseoir dans le box des accusés tant il était souffrant.

«Manifestement, ça a brassé pendant son arrestation», a dit Me Joëlle Roy, qui représentait l'avocat de l'accusé, Me John Pepper. Elle a indiqué qu'en plus de ses hématomes au visage, Gabriel aurait mal à l'épaule et au poignet.

Me Roy a demandé au juge que Jason Gabriel soit détenu dans de meilleures conditions d'ici son enquête sous caution, qui aura lieu demain. Selon elle, l'accusé a été enchaîné dans une cellule, poignets et chevilles attachés.

Acquiesçant à sa demande, le magistrat a ordonné que Jason Gabriel soit «gardé de façon non cruelle et civilisée», invoquant des raisons «humanitaires».

Selon le porte-parole de la Sûreté du Québec, Benoît Richard, Gabriel a résisté lors de son arrestation, lorsque les membres du Groupe tactique d'intervention sont arrivés chez lui vers une heure du matin, dimanche. Avant d'être incarcéré, il a d'ailleurs été conduit à l'hôpital pour y subir un examen.

Jason Gabriel a réussi à semer les agents de la paix à plusieurs reprises au cours des cinq dernières années. En mai 2009, il avait échappé aux policiers de la GRC après avoir défait les attaches de plastique à ses poignets et résisté aux attaques du chien des policiers.

En septembre 2008, la Sûreté du Québec a été incapable de le retrouver après qu'il eut présumément menacé la soeur de son ex-conjointe avec une arme à feu et lancé un cocktail Molotov sur le cabanon de cette dernière.

L'année précédente, Gabriel s'était réfugié dans la pinède d'Oka pour échapper aux policiers de SQ, qui s'étaient résignés à rebrousser chemin.

Trois nouvelles accusations

Trois nouvelles accusations de méfaits, conduite dangereuse et voies de fait sur un agent de la paix ont été déposées contre lui en lien avec des événements survenus le mois dernier. Bien qu'il fasse l'objet de plusieurs mandats d'arrêt, Gabriel avait l'habitude de narguer les policiers dans les rues de Kanesatake à bord de son véhicule tout terrain.

Il a en outre été accusé d'agressions armées, de menaces, de menaces de mort, de voies de fait, de conduite dangereuse et d'incendie criminel.

Jason Gabriel et son cousin Gary Gabriel ont fait les manchettes à maintes reprises depuis le milieu des années 1990. Il a notamment été accusé en 1997 d'avoir proféré des menaces à l'endroit de l'ex grand chef du conseil de bande de Kanesatake, James Gabriel.