L'homme qui a poignardé sa femme à une cinquantaine de reprises devant ses deux filles, le 26 août 2009, devra passer au moins 15 ans derrière les barreaux avant d'être admissible à une libération conditionnelle.

En rendant cette décision, hier, le juge de la Cour supérieure Claude Champagne a entériné la suggestion commune faite par les avocats des deux parties. L'homme d'origine cambodgienne, âgé de 42 ans, a plaidé coupable à une accusation de meurtre non prémédité dans cette affaire, ainsi qu'à des accusations d'avoir causé des lésions corporelles à ses deux filles. Âgées de 11 et 15 ans au moment des faits, celles-ci s'étaient interposées pour tenter de sauver leur mère. La victime avait 37 ans.

Le meurtre au second degré appelle automatiquement une peine de prison à vie, mais il revient au juge de décider combien de temps l'accusé devra rester derrière les barreaux avant d'être admissible à une libération conditionnelle. Cette période peut varier entre dix et 25 ans. Me Louis Huot, en défense, et Me Hélène Di Salvo, pour le ministère public, recommandaient 15 ans. Après réflexion, le juge a considéré que c'était raisonnable. Le seul facteur atténuant que le juge a retenu, au sujet de l'accusé, est justement son plaidoyer de culpabilité.

Les deux jeunes filles avaient rendu des témoignages poignants lors des représentations sur la peine. «Lors de la rentrée scolaire, j'étais triste car ma mère n'a même pas pu me conduire à l'école. Je m'ennuie de ma maman et j'espère qu'elle va bien», avait dit la plus jeune.