Dany Villanueva, qui tente d'éviter l'expulsion vers son pays d'origine, le Honduras, restera au Canada encore au moins six mois. Son audience devant la Section d'appel de l'Immigration se tiendra le printemps prochain.

Le jeune homme de 24 ans était de retour au complexe Guy-Favreau à Montréal, hier, pour fixer son audience d'appel aux 4 et 5 avril prochains.

Comme à chacune de ses comparutions, une trentaine de manifestants s'étaient déplacés pour soutenir le jeune homme. Ces manifestants font partie des groupes Montréal-Nord Républik, Personne n'est illégal-Montréal, Solidarité sans frontières et la Coalition contre la répression et les abus policiers. Ces groupes considèrent que les autorités font preuve d'acharnement envers la famille Villanueva.

L'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a entrepris il y a plusieurs mois des procédures d'expulsion contre le jeune homme, au début de la vingtaine, qui ne possède pas sa citoyenneté canadienne. La Commission de l'immigration a recommandé son renvoi vers le Honduras en avril dernier pour des motifs de «grande criminalité».

Dany Villanueva a reconnu sa culpabilité en 2006 dans une affaire de vol qualifié pour laquelle il a été condamné à 11 mois de prison. Il est également soupçonné d'avoir utilisé une fausse arme lors de la perpétration d'un vol qualifié au centre-ville de Montréal en juin 2008 pour lequel il doit être jugé le mois prochain. De plus, il a été arrêté au printemps dernier et accusé de conduite avec facultés affaiblies, de possession simple de marijuana et de bris de conditions. Ces causes en cours pourraient lui nuire devant la Section d'appel.

Le jeune homme est un témoin-clé dans l'enquête publique du coroner sur la mort de son frère, Fredy, abattu par un policier dans un parc de Montréal-Nord en août 2008.

L'avocat de Dany Villanueva, Me Stéphane Handfield, entend faire témoigner sept personnes aux audiences devant la Section d'appel. Un commissaire à l'immigration examinera les motifs humanitaires qui y seront invoqués. S'il accueille l'appel, la mesure de renvoi est annulée. Si l'appel est rejeté, Dany Villanueva devra quitter le Canada.

Une troisième option existe: le commissaire pourrait décider d'imposer un sursis, généralement d'une durée de trois à cinq ans, durant lequel la personne doit respecter une série de conditions. Si cette période de sursis est traversée avec succès, le tribunal peut décider d'annuler le renvoi, selon le porte-parole de la Commission, Robert Gervais.