Le troisième procès de l'avocat Benoît Cliche pour entrave et gangstérisme, qui devait commencer en octobre, n'aura pas lieu. Le ministère public abandonne les accusations contre celui qui avait l'habitude de défendre les motards.

L'information a été confirmée par Me Martine Bérubé, porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales du Québec. Le ministère public n'a pas à donner de raison, il s'est servi de son pouvoir discrétionnaire, a indiqué Me Bérubé, avant d'ajouter qu'il y avait peut-être un facteur «écoulement du temps» qui a été pris en compte. Benoît Cliche a été arrêté et accusé en 2003.  La suite a été ponctuée de rebondissements judiciaires. Le premier procès, en 2007, a fini par un désaccord du jury. En 2008, le ministère public a renoncé à tenir un second procès, en raison d'une décision de la juge Sophie Bourque. Et en février dernier, la Cour d'appel ordonnait la tenue d'un nouveau procès.

Dans cette histoire, le ministère public reprochait à Me Cliche d'avoir servi de facilitateur et de messager dans l'organisation criminelle de Steven Bertrand, chef d'un réseau de trafiquants de drogue. Bertrand était un client de Me Cliche, mais aussi un ami de longue date. On reprochait aussi à Me Cliche d'avoir fait pression sur un plaignant pour qu'il ne témoigne pas contre un client, et d'avoir fait changer les conditions d'un accusé pour lui permettre d'aller arroser sa plantation de mari.