Alors que son procès devant jury devait commencer dans la journée, un homme de 42 ans s'est avoué coupable ce matin du meurtre non prémédité de son épouse, survenu le 26 août 2009, dans le quartier Saint-Michel à Montréal.

Le drame conjugal, au cours duquel la victime a été poignardée à 58 reprises, s'était déroulé en début de nuit, devant les deux filles du couple. En s'interposant pour stopper leur père et sauver leur mère, celles-ci ont été coupées par le couteau, l'une à une jambe, l'autre à une main. Ce matin, l'homme a donc aussi plaidé coupable à des accusations de voie de fait causant des lésions corporelles aux deux adolescentes.

Selon le résumé des faits que la procureure Hélène Di Salvo a fait devant le juge Claude Champagne ce matin, le couple battait de l'aile depuis un certain temps, et faisait chambre à part. Monsieur dormait au sous-sol. Le 25 août 2009, la mère est allée à la plage de Plattsburg avec un ami et ses deux filles. Elles sont revenues à la maison vers 22h30. Le conjoint et père des adolescentes, a fait une scène. Les filles ont entendu un boum, et madame a dit que monsieur avait tenté de la frapper. Un peu plus tard, l'accusé a demandé à madame si elle «l'aimait encore», et celle-ci a répondu par la négative. «Je serais capable de te tuer, tu me fais trop souffrir», disait monsieur.

Vers 1h du matin, monsieur est entré dans la chambre où madame se trouvait avec ses deux filles, et il a commencé à la poignarder. Les deux filles ont tenté sans succès de l'arrêter, avant d'aller chercher du secours.

Quand les policiers sont arrivés, vers 1h15, la victime agonisait, étendue sur le dos dans la chambre. L'accusé, qui s'était tranché les deux poignets, avait la tête sur le thorax de la victime, et répétait «je t'aime, je t'aime.» Quand les policiers tentaient de le déplacer, il retournait toujours sur la victime. Cette dernière est morte sur place, tandis que l'homme a été transporté à l'hôpital. Les analyses ont démontré qu'il avait bu de l'alcool et pris de la cocaïne.

Les représentations sur la peine à imposer à l'accusé auront lieu le 30 septembre. L'accusé est défendu par Me Louis Huot. En plaidant coupable à une accusation de meurtre au deuxième degré, l'accusé écope de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant dix ans. Mais il revient au juge de fixer le temps que l'accusé devra obligatoirement purger avant d'être admissible à une libération conditionnelle (entre dix à 25 ans.) Une ordonnance de non publication nous empêche de dévoiler l'identité de l'accusé, pour protéger celle de ses filles.