Un homme de 52 ans a été victime d'un attentat au colis piégé ce matin, dans un secteur résidentiel de Repentigny. André Girard, un cadre au service de l'entretien chez Petro-Canada, a subi des blessures sérieuses au visage et aux mains, mais sa vie n'est pas en danger.

Plusieurs questions demeurent sans réponse entourant l'affaire, à commencer par les raisons de l'attentat. Pour l'instant, la police a révélé peu de détails et la victime, un père de famille sans histoire, n'avait apparemment fait l'objet d'aucune menace.

Tout a débuté vers 10h30, lorsque la victime, qui habite la rue Soulanges, a découvert un colis devant sa porte. «L'objet était enveloppé dans un emballage cadeau. Comme c'était la fête de l'homme récemment, il a emmené le colis dans le portique, avant de le déballer. C'est à ce moment que l'engin a explosé», a expliqué l'agent Bruno Marier de la police de Repentigny.

L'homme a été conduit à l'hôpital Le Gardeur. Les policiers ne détiennent pour le moment aucune piste concernant les auteurs de l'attentat.

La déflagration est survenue quelques heures après la découverte d'un autre colis suspect ce matin, dans un quartier résidentiel de Brossard. L'engin retrouvé près d'une voiture devant une maison du croissant Salvador a été neutralisé par les artificiers de la Sûreté du Québec. Le colis s'est finalement avéré inoffensif et les deux incidents ne sont pas liés.

Les mêmes artificiers de la SQ ont ensuite pris la direction de Repentigny où un vaste périmètre de sécurité a été érigé. Les enquêteurs, policiers, pompiers et ambulanciers ont grouillé sur place plusieurs heures. Accablés par la chaleur, plusieurs d'entre eux allaient parfois se réfugier à l'ombre sous les arbres.

Au loin, on apercevait la maison où s'est déroulé l'attentat. Un panier de basketball s'élevait à l'entrée du stationnement.

Plusieurs voisins avaient été évacués et observaient la scène en bordure des cordons de sécurité.

Alain Gingras, le voisin immédiat et ami de la victime, était visiblement secoué par les événements qui ont plongé sa rue tranquille dans le chaos. «Il n'y a pas de mot, ça me jette à terre. J'aimerais avoir de ses nouvelles!», a lancé M. Gingras.

Il s'expliquait mal l'attentat dirigé contre un père de famille sans histoire, qui vit à côté de chez lui depuis quelque vingt ans. Selon M. Gingras, la victime n'a jamais dit avoir fait l'objet de menace ni manifesté le moindre tracas en relation avec son travail ou sa vie en général.

Le psychologue Luc Bilodeau habite une maison située tout juste derrière celle de la victime. Il était en consultation à domicile au moment de la déflagration. «J'ai entendu un bruit sec, suivi de très fortes vibrations. Je pensais qu'un gros camion passait devant chez moi. Un policier a ensuite frappé à ma porte pour me demander d'évacuer d'urgence», a raconté M. Bilodeau.

SunCor Energy, propriétaire de la raffinerie de Pétro-Canada à Montréal-Est, où travaillait M. Girard, n'a pas voulu commenter l'événement.

«Nous sommes au courant des informations qui ont été divulguées dans les médias au sujet de cette affaire, mais il serait inapproprié pour des questions de vie privée de faire des commentaires», s'est borné à affirmer Michael Southern, porte-parole de SunCor Energy à Toronto, où tous nos appels ont été redirigés.

Il n'a pas voulu préciser si des employés ou des membres de la direction avaient été interrogés par les enquêteurs.

Selon le président du syndicat des employés de la raffinerie de Pétro-Canada de Montréal-Est, Jacques Vanier, M. Girard est cadre au département de l'entretien.

Avec la collaboration de Daphné Cameron

Photo: Patrick Sanfaçon, La Presse

Un policier examine une poubelle à proximité de l'endroit où le colis piégé a explosé.