Pendant 11 jours, en juin 2009, l'enquêteur du SPVM Mario Lambert a été filmé à son insu par deux caméras dans son bureau de la Section des homicides, au quatrième étage d'un immeuble de la Place Versailles.

L'une des caméras montrait une vue générale de la section, et l'autre était placée directement au-dessus du bureau de M. Lambert, a expliqué hier Robert Goulet, agent de la GRC, au procès de Mario Lambert, accusé d'avoir utilisé frauduleusement un ordinateur de la police. On lui reproche d'avoir tiré du Centre de renseignements policiers du Québec (CRPQ) des données qu'il aurait ensuite transmises à quelqu'un du milieu criminel. Les faits seraient survenus le 23 mars, le 6 juin et le 9 juin 2009.

En raison des soupçons qui planaient sur M. Lambert, le SPVM a demandé à la GRC plutôt qu'à son propre service d'installer ces caméras. M. Goulet a indiqué que ses quatre collègues et lui sont arrivés à la Section des homicides tard en fin de soirée, le 31 mai 2009. Ils ont installé les deux caméras, et le système a été mis en action à 2h35 dans la nuit du 1er juin. Les caméras ont fonctionné 24 heures sur 24 jusqu'à ce que M. Goulet revienne les débrancher, à 0h10, le 11 juin 2009. Il a remis les enregistrements à Jean-Yves Lazure, de la division des enquêtes spéciales du SPVM.

On a aussi appris dans les derniers jours que c'est parce qu'un indicateur de police s'était vanté de pouvoir obtenir des renseignements nominatifs à partir de numéros de plaques minéralogiques qu'une enquête interne avait été amorcée en 2007. Celle-ci avait fait chou blanc au départ, et le dossier avait été fermé en février 2008. De toute évidence, l'enquête a été réactivée, mais on n'en sait pas plus pour le moment.

M. Lambert, qui comptait plus de 20 ans de service et qui était à la section des homicides depuis 5 ans, a été accusé en septembre 2009. Il est suspendu sans solde. Le procès, présidé par le juge Jean-Pierre Dumais, fait relâche ce matin et reprendra cet après-midi.