Le Bureau de la sécurité des transports (BST) adhère à l'hypothèse de mauvaises conditions météorologiques pour expliquer l'écrasement d'un hydravion qui a fait quatre morts, vendredi dernier, près de Chute-des-Passes au Lac-Saint-Jean.

L'avion s'est abîmé sur le relief par un brouillard à couper au couteau selon Paul Fréchette, enquêteur du BST, qui a réussi à se rendre près de la carcasse de l'appareil non sans efforts, dimanche après-midi.

L'équipe s'attendait à trouver l'hydravion à environ 1,5 kilomètre de la route. Ils ont plutôt dû marcher huit kilomètres en forêt avant d'atteindre le site de l'accident.

Arrivés sur les lieux, les enquêteurs ont pu remarquer que l'hydravion avait effectué une trajectoire rectiligne dans les arbres, c'est-à-dire qu'il n'a pas plongé, mais s'est littéralement enfoncé dans le bois.

Après avoir touché une demi-douzaine d'arbres, les ailes se sont détachées et le fuselage a continué sur son élan. L'appareil s'est par la suite couché sur son flan gauche et le feu s'est déclenché.

L'enquêteur Fréchette a précisé qu'il ne reste maintenant que des cendres de la cabine. Il a rencontré de nombreux témoins et a discuté avec l'adolescent de 15 ans, Simon Bernier, qui a sorti tous les corps de l'appareil, effectué des manoeuvres de réanimation et réussi à sauver la vie de son grand oncle.

«Ses actions m'ont impressionné. Il dit qu'il a fait ce qu'il avait à faire, mais il est exceptionnel de voir un jeune réagir avec un tel sang-froid», a-t-il confié.

L'enquêteur a rapporté que la description du site faite par le jeune Bernier était fidèle et détaillée, ce qui en fait un témoin très crédible à son avis.

M. Fréchette a dialogué avec l'adolescent, plutôt frêle, seul témoin de la scène apte à raconter ce qui s'est passé. Le grand-oncle, toujours hospitalisé aux soins intensifs, n'a pu encore livrer sa version des faits.

L'appareil d'Air Saguenay ne pourra libérer ses secrets puisque les instruments de bord ont été lourdement endommagés.

«Normalement on peut réaliser des expertises, mais les instruments n'existent pratiquement plus, plusieurs n'étaient même pas reconnaissables», a décrit M. Fréchette, ajoutant que des témoins ont affirmé que la vallée que survolait l'hydravion s'est couverte de brume, prenant au piège l'appareil.

Les victimes sont les trois membres d'une même famille et le pilote. Les deux survivants sont un adolescent de 15 ans, Simon Bernier, et son grand-oncle, Pierre Bernier, qui souffre de brûlures sévères.

L'adolescent est vu comme un héros. Il aurait sorti toutes les personnes qui étaient dans l'avion, pratiqué des manoeuvres de réanimation, et réussi à sauver son grand-oncle. Son père et son frère cadet sont toutefois décédés.