Accusée des meurtres prémédités de ses deux filles, Adèle Sorella a réussi à obtenir sa liberté provisoire ce matin, après 14 mois de détention préventive.

Après que le juge Claude Champagne eut rendu sa décision, Mme Sorella a longuement serré dans ses bras son avocate, Me Johanne Saint-Gelais. La femme de 44 ans devra se conformer à diverses conditions dont celles de résider chez sa tante, Maria Di Cesare, se rapporter à la police de Laval une fois par semaine, entreprendre un suivi thérapeutique et remettre son passeport. La tante a dû signer un engagement à hauteur de 25 000 $, pour se porter garante de sa nièce. Lors de l'enquête sous cautionnement, qui s'est tenue la semaine dernière, Mme Di Cesare, de même qu'un psychologue et un psychiatre, avaient témoigné. La Couronne, représentée par Me Louis Bouthillier et Me Isabelle Briand, n'avait fait entendre aucun témoin. Le ministère public s'objectait néanmoins à la remise en liberté, d'autant plus que le conjoint de l'accusée et père des défuntes, Giuseppe Di Vito, est en fuite depuis la frappe de l'Opération Colisée, en novembre 2006. Soupçonné d'être relié à la mafia, l'homme fait face à des accusations de trafic de stupéfiants, complot et gangstérisme.

Il était en fuite depuis plus de deux ans lorsque le drame est survenu, le 31 mars 2009, dans la cossue résidence familiale de Duvernay. Mme Sorella y vivait avec ses deux filles et sa mère. Amanda, neuf ans, et Sabrina, huit ans, ont été trouvées mortes dans une pièce de la maison. Mme Sorella n'était pas sur place. Elle avait été arrêtée quelques heures plus tard, dans la nuit, après avoir eu un accident avec sa voiture. Arrêtée et accusée des meurtres de ses filles, elle était restée détenue depuis. Au début de sa détention, elle a été évaluée en psychiatrie et a été jugée apte à subir un procès.

Un interdit de publication nous empêche de dévoiler la preuve, de même que les motifs du juge Champagne. L'enquête préliminaire de Mme Sorella doit se tenir en août prochain, au palais de justice de Laval.