Le feuilleton du bruit qu'engendre le va-et-vient des avions à l'aéroport de Saint-Hubert se poursuivra désormais devant les tribunaux. Six écoles de pilotage de l'aéroport de la Rive-Sud ont déposé hier une requête à la Cour supérieure du Québec pour faire annuler une résolution qui vise à réduire le mouvement des aéronefs les soirs et les week-ends.

Les écoles de pilotage s'attaquent à DASH-L, l'organisme qui gère l'aéroport de Saint-Hubert et qui agit à titre de locateur pour les écoles d'aviation. La demande d'injonction vise également Nav Canada, la société qui gère le trafic aérien, ainsi que six des onze administrateurs de DASH-L. Ces derniers se sont prononcés en faveur d'une réduction des activités des écoles.

Selon une résolution qu'a adoptée de justesse le conseil d'administration de DASH-L, les posés-décollés des aéronefs ne sont plus permis les jours de semaine après 20h et le samedi après 13h du 1er juillet jusqu'à la prochaine réunion du groupe, prévue le 9 août prochain.

Steve Flanagan, que la Ville de Longueuil a mandaté pour étudier le problème, a recommandé cette mesure dans un rapport en avril.

Depuis quelques années, les résidants qui vivent aux abords de l'aéroport se plaignent de l'augmentation du bruit généré par les exercices de décollage et d'atterrissage menés par les apprentis pilotes. Avec l'arrivée des écoles de pilotage, le nombre de mouvements a augmenté de 10 000 par année entre 2005 et 2007, pour faire ensuite un bond de 44 000 en 2008 pour atteinte 193 000 mouvements annuellement, selon le rapport Flanagan. Ce niveau est toutefois le même qu'en 1997, «année record de la période 1996-2008», cite le document.

Au cours d'audiences publiques qui se sont tenues à Longueuil en mars, la direction de la santé publique de la Montérégie a d'ailleurs indiqué que le nombre de décibels enregistrés aux abords de l'aéroport dépassait largement les normes de bruit recommandées par l'Organisation mondiale de la santé.

«Les manoeuvres de posé-décollé effectuées de nuit comme de jour sont une étape obligatoire de la formation des pilotes», plaident les demandeurs dans la requête de 144 pages que La Presse a obtenue.

«La Résolution empêche d'effectuer la formation des pilotes, qui ne pourront obtenir leur licence par l'entremise des cours offerts par les écoles. Aussi, la formation aux particuliers qui apprennent dans leur temps libre, c'est-à-dire les soirs de semaine et la fin de semaine, est rendue impossible par la réduction des heures d'accès aux pistes.»

Selon les écoles, l'application de la résolution diminuera considérablement leurs sources de revenus.

Les parties seront de retour devant le juge mardi.