Recherché depuis qu'il s'était colleté avec un constable spécial du palais de justice de Montréal le 3 mai dernier, Evens Aaron Ambroise a comparu mercredi après-midi au palais de justice de Montréal pour répondre à une kyrielle d'accusations.

Celui qui avait l'habitude de porter les cheveux longs tressés a changé de coiffure pendant sa cavale. Il est apparu dans le box des accusés les cheveux coupés très court, vêtu d'un chandail à capuchon. Il jetait parfois des regards dans la salle d'audience tout en s'entretenant avec son avocat, Alexandre Goyette. La Couronne s'est opposée à sa mise en liberté, et la suite du processus a été fixée au 23 juin.Fuite et émoi

Les incidents reprochés à Ambroise avaient causé l'émoi au palais de justice. Le 3 mai, l'homme de 27 ans s'est présenté au palais de justice pour une affaire de violence conjugale contre son ex-conjointe, Cathy Lefebvre. Avant de comparaître, ce matin-là, Ambroise aurait eu à l'extérieur de l'édifice une discussion animée avec Mme Lefebvre, au point d'attirer l'attention de certaines personnes, qui ont cru qu'il la malmenait. Avisé que la «police» s'en venait, Ambroise a pris la fuite, poursuivi par au moins un agent du palais de justice.

Ambroise s'est engouffré dans sa voiture, garée rue Notre-Dame, et aurait démarré en faisant fi de l'agent qui lui ordonnait de s'arrêter. L'agent Donald Saint-Germain, heurté à une jambe, a tiré dans la voiture, atteignant Ambroise à la main. On ignore pour le moment si la collision a précédé ou suivi le coup de feu. Blessé, Ambroise a quand même poursuivi sa route mais a abandonné sa voiture quelques rues plus loin. Il est allé faire soigner sa main à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont l'après-midi même, mais il n'était plus là quand les policiers sont allés l'y cueillir. Un mandat d'arrêt a immédiatement été lancé.

Dans les semaines qui ont suivi, Ambroise a modifié son apparence. Il y a quelques jours, le SPVM a publié une photo de lui avec les cheveux courts pour aider la population à le reconnaître. L'homme a été épinglé dans la nuit de mardi à mercredi, dans un abribus d'Anjou, apparemment lors d'une vérification de routine. Il est accusé d'entrave, de voies de fait armées et de voies de fait ayant causé des lésions à l'agent Saint-Germain ainsi que de harcèlement, de voies de fait et de menaces à l'endroit de son ex-conjointe. En ce qui concerne l'agent Saint-Germain, il a recommencé à travailler il y a trois semaines.