La jeune mère du poupon de 21 jours tué par un chien husky paraissait évidemment encore ébranlée hier. TVA l'a interviewée alors qu'elle retournait à son domicile pour la deuxième fois seulement depuis le triste événement. «Il n'y a pas de mot. Je suis démolie, c'est tout», a répondu l'adolescente de 17 ans au journaliste.

«Ça a été très dur, a-t-elle dit, parce qu'ils m'ont mise en cellule. J'ai même pas eu le temps de dire rien, j'ai pas eu le temps de dire mon mot, j'ai pas eu le temps de faire mon deuil. Ils m'ont mise en cellule, puis ils m'ont interrogée jusqu'au lendemain matin. Je n'ai pas trouvé ça correct. J'aurais eu besoin de rencontrer un psychologue à l'hôpital, mais je n'ai pas eu le temps.» Elle a précisé que sa grossesse était désirée.

 

Son avocat, Me André Williams, a appelé sa jeune cliente plus tard dans la journée pour lui demander de ne plus parler aux médias. Il a lui aussi critiqué «l'empressement» des autorités dans le dossier. «C'est une jeune fille de 17 ans, dois-je le rappeler», a-t-il dit. Il a ajouté: «Compte tenu du fait qu'elle n'a pas d'antécédents judiciaires et qu'elle n'est pas dangereuse pour la société, on aurait pu procéder autrement. On aurait pu la laisser en liberté contre une promesse de comparaître avec certaines conditions, comme cela se fait souvent. Rien ne permettait au procureur de la Couronne de penser qu'elle allait fuir, rien ne démontrait l'urgence de l'arrêter et de la détenir.»

Rappelons que vers 15h30 lundi, la jeune mère du poupon est sortie sur le perron de sa résidence de Saint-Barnabé-Sud pour fumer une cigarette. La mère de 17 ans était accompagnée de sa propre mère, âgée de 37 ans.

L'incident se serait déroulé en moins de cinq minutes. Un des trois huskies qui habitaient dans la résidence de la jeune mère a attaqué son poupon, une fillette de seulement 21 jours. Sa mort ne laissait aucun doute à l'arrivée des ambulanciers.

La jeune femme a comparu mardi en Chambre de la jeunesse du palais de justice de Saint-Hyacinthe. Elle a plaidé non coupable à une accusation d'homicide involontaire. La prochaine date prévue en cour est le 31 août. La défense n'a pas encore reçu toute la preuve.

En attendant, l'accusée a été mise en liberté sous certaines conditions. Elle ne doit pas avoir d'enfant de moins de 12 ans sous sa responsabilité.

La grand-mère du poupon de 21 jours ne sera finalement pas accusée. «Ce n'est pas que les accusations ont été retirées. Il n'y a jamais eu d'accusation», a tenu à préciser son avocate, Me Mélissa Côté.