Richard Reber, un ingénieur de Pointe-Claire qui montrait sur le web comment il fallait s'y prendre pour agresser sexuellement une enfant, pourrait être déclaré délinquant à contrôler. C'est du moins ce que compte demander le ministère public.

L'homme de 50 ans, qui a notamment mis en ligne une vidéo le montrant en train d'agresser une fillette de 4 ans, a plaidé coupable en décembre dernier à des accusations d'agression sexuelle armée et d'attouchements sur l'enfant. Il s'est aussi avoué coupable de possession et distribution de matériel pornographique infantile. Hier, il était de retour devant le tribunal pour que les parties débattent de la peine à lui imposer. La procureure de la Couronne, Isabelle Grondin, a indiqué que, à la lumière du rapport d'évaluation qu'elle avait reçu, elle allait demander que l'accusé soit déclaré délinquant à contrôler. La défense n'écarte pas l'idée de contester cette demande. L'exercice a été reporté à une date ultérieure.

 

Reber avait été arrêté en mars 2009 dans le cadre d'une opération pancanadienne visant à contrer l'exploitation sexuelle des enfants, notamment sur le web. Accusé de possession et de distribution de matériel pornographique, il a été mis en liberté sous conditions en attendant la suite du processus judiciaire. Pendant ce temps, des spécialistes se sont affairés à décrypter les fichiers qui se trouvaient dans son ordinateur. C'est ainsi qu'ils ont trouvé un document qui expliquait comment mettre en pratique ses conseils d'agression. Une fillette de 4 ans y était agressée par un adulte. Reber a été arrêté de nouveau en juin et accusé d'agressions à l'égard de la petite, qui n'avait pas été identifiée à ce moment. Cette fois, Reber n'a pas été mis en liberté. Il est donc détenu depuis près d'un an.

Me Grondin a indiqué hier qu'elle allait présenter des témoins au moment des plaidoiries sur la peine, qui doivent avoir lieu en septembre. Une étiquette de délinquant à contrôler signifie que l'individu est sous surveillance pendant une période maximale de 10 ans après sa sortie de prison. C'est moins coercitif que l'étiquette de «délinquant dangereux», qui entraîne un emprisonnement sans limite de temps.